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Thomas Pesquet, le 10ème français à partir dans l'espace – L’Express, Le
Français Thomas Pesquet, plus jeune astronaute européen sur l'ISS, 640 ×
360
Depuis que l’évolution des techniques permet de voyager dans l’espace,
le métier d’astronaute ne cesse d'impressionner. Mais devenir astronaute selon
la terminologie américaine, ou spationaute ou selon la nomenclature française,
sollicite de solides compétences intellectuelles et physiques.
Le 15
novembre 2016, Thomas Pesquet, âgé de 38 ans est devenu le 10ème Français à
s'envoler dans l’espace pour partir dans la station spatiale internationale en
vue de mener des expériences dont une partie sont développées par la NASA
(National Aeronautics and Space Administration) et l’autre partie par le CNES
(Centre National d'Etudes Spatiales).
Il a obtenu
en 2001 son diplôme d’ingénieur aéronautique à Supaero et a passé une année au
Canada à l’école polytechnique de Montréal dans le cadre d’un programme
d’échange. En 2004, il fut embauché par le CNES et s’est formé à la fois à
devenir pilote de ligne.
Il participa
à la sélection de l’Agence spatiale européenne en 2009 où il fut choisi avec 5
autres parmi 8413 candidats à la suite d’importantes épreuves physiques et
psychologiques intenses sur une durée d’un an.
Aujourd’hui,
du haut de la station spatiale internationale, Thomas Pesquet fait rêver des
millions d’individus sur les réseaux sociaux par ses extraordinaires
photographies et en y décrivant ses impressions quotidiennes ainsi que ses
performances. De plus, il participe à des associations depuis la station comme
chanter avec les Enfoirés.
Ce portrait
idéal fait de lui le prototype du spationaute 2.0 champion de la communication.
Ingénieur aéronautique et pilote d'Air France, il a donc décollé de Baïkonour
(Kazakhstan) pour travailler durant six mois à bord de la station spatiale
internationale.
Mais alors comment
ce jeune astronaute a-t-il été sélectionné ? Sur quels critères ? Quelles ont
été ces aptitudes physiques, physiologiques mais aussi mentales pour être
sélectionné.
Devenir
astronaute est un rêve accessible à tous mais difficilement réalisable. Si vous
êtes un scientifique, un ingénieur ou mathématicien dans l’âme, ainsi que
sportif en bonne santé et que vous aimez le travail d’équipe, vous pouvez
devenir astronaute. Seulement, vous avez moins d’une chance sur mille d’en
arriver au bout. En 30 ans, seulement 23 astronautes ont été sélectionnés par
l’Agence spatiale européenne.
Dès 1959, en cherchant ses
premiers astronautes, la NASA a exigé des qualifications spécifiques telles que
l'expérience de vol et la formation d'ingénieur. Aujourd'hui les candidats
doivent répondre à au moins deux des domaines d'expertises suivant : aviation,
médecine, science ou ingénieur.
Le processus de sélection des
candidats aux astronautes a été mis au point pour sélectionner des personnes
hautement qualifiées pour les programmes spatiaux humains. Le personnel civil
et militaire est considéré pour le programme.
Pour devenir astronaute, être
sportif est nécessaire mais n’est pas suffisant. Il faut avoir entre 27 et 37
ans, un master ou doctorat en sciences biologiques, physiques, chimiques,
mathématiques, de l'ingénieur ou médecine et un anglais irréprochable car lors
de missions, toutes les conversations se font en anglais pour qu’elles puissent
être suivies par tous. En outre, il n'existe pas un mais plusieurs profils recherchés
basé sur la variété des cursus possible. L’obtention du baccalauréat et d'un
master doit être accompagnée d'au moins 3 années d'expérience professionnelle
scientifique et d'au moins 1000 heures de vol en tant que pilote d'essai,
militaire ou de ligne: soit 3 années d'activité pour un pilote professionnel.
Un diplôme d'études supérieures d'un niveau Master (bac+5) au minimum est
fortement recommander mais le niveau du Doctorat (bac+8) peut être substitué
par trois ans d'expérience professionnelle.
Les agences spatiales ont besoin
de spécialiste pour analyser des milliers de données provenant de l'espace,
ainsi que des mécaniciens pour réaliser des réparations à l'extérieur de la
station spatiale internationale. Il faut avoir également un bon équilibre
psychologique pour réussir les nombreux tests de sélection.
Pour Thomas Pesquet recruté en
2009, ceinture noir de judo, hexalingue (français, anglais, espagnol, allemand, chinois et russe),
ingénieur au CNES ainsi que pilote chez air France, de « caractère équilibré »
et possédant une aisance sociale pour la communication, les bases requises ont
été remplies pour devenir astronaute.
A la suite de
la sélection préliminaire des demandes, la première phase est constituée : d'un
processus hebdomadaire d'entretiens personnels, de 5 jours d'examens médicaux
(Airforce and Navy Medical examen), 2 journées de tests psychologiques
(évaluant les capacités : de raisonnement, d'orientation dans l'espace,
concentration, mémorisation, coordination) pour les demandeurs civils et
militaires.
Les exigences supplémentaires
incluent la capacité de passer le vol spatial de longue durée de la NASA, qui
comprend les exigences spécifiques suivantes : pas de maladie chronique,
l'acuité visuelle lointaine et proche doit être corrigée à 20/20 pour chaque
œil, la pression artérielle ne doit pas dépasser 140/90 mmHg mesurée dans une
position assise, et le candidat doit avoir une hauteur debout entre 1m53 et
1m90 pour s'adapter aux navettes Soyouz.
Une fois les choix définitifs
effectués, tous les candidats sont informés du résultat. Les candidats
sélectionnés sont désignés candidats astronautes et sont affectés au bureau des
astronautes au Centre spatial Johnson (JSC) à Houston, au Texas. Durant la
sélection de Thomas Pesquet, il fut noté qu’en à lui sur sa coordination avec
ses collègues et leur entente dans le groupe. Il a dû passer aussi devant deux
psychologues, un directeur des ressources humaines mais aussi un astronaute qui
évaluera sa capacité à résoudre un problème. Ils évaluent aussi sa capacité à
résister au stress face à des situations extrêmes. Pour les psychologues ce qui
compte ce n’est pas de se focaliser sur le problème en lui-même mais trouver
une solution face à cela. De plus, il a dû passer une visite médicale d’environ
une semaine et seulement 25 sont aptes à devenir astronautes médicament
Thomas Pesquet a eu une période
de formation et d'évaluation d'environ 2 ans.
Il rappelle que cela représente des efforts important avec beaucoup de
travail. Pendant cette période, il participera au programme de formation de
base des astronautes, qui est appliqué pour développer les connaissances et les
compétences requises pour la formation officielle lors de la sélection pour un
vol militaire de la RAF Aircrew. Par exemple, il s’enferma dans une grotte pour
tester ces limites. De plus, des exercices avec un scaphandre dans une piscine
leur a permis d’apprivoiser la combinaison qui pèse environ 200 kg et leur
donna l’impression d’être dans un cercueil. La Combinaison est assez dure à
supporter car les mouvements sont restreints et ils s’hydratent grâce à une
paille présente dans le casque.
F
igure 2
Entrainement des astronautes dans une piscine - Futura-Sciences, Deux
astronautes sortent de l’ISS pour réparer une fuite d’ammoniac, 1024 × 681
Dans le cadre
du programme de formation des candidats astronautes, tous les candidats sont
tenus de passer un test de natation pendant leur premier mois de formation. Ils
doivent nager 3 longueurs d'une piscine de 25 mètres sans s'arrêter, puis nager
3 longueurs de la piscine dans une combinaison de vol sans limite de temps. Les
candidats passent des tests d'aptitudes, de QI, psychologiques qui comprend
plus de 1200 questions. Les candidats sont également exposés aux problèmes
associés à des pressions atmosphériques élevées (hyperbares) et basses
(hypobares) dans l'altitude en portant une combinaison de vol. En outre, les
candidats aux astronautes sont exposés à la microgravité du vol spatial lors
des vols dans un avion à réaction modifié car il effectue des manœuvres
paraboliques qui produisent des périodes d'apesanteur pendant environ 20
secondes. L'avion retourne alors à l'altitude initiale et la séquence est
répétée jusqu'à 40 fois par jour. Ils doivent apprendre à faire face aux
situations d’urgences associées à ces conditions tel que le contrôle du stress
sous la pression et la peur lors de noyade, d'incendies, d'inondations, de
déversements de produits chimique.
Il ne suffit
de posséder des compétences pour pouvoir être sélectionné en tant que
astronaute, il est aussi important de faire preuve de valeurs morales pour
pouvoir supporter toutes les responsabilités du métier.
Un astronaute doit savoir
travailler en équipe et est capable de bien s’entendre avec les autres membres
de l’équipe, ce qui est très important car ils doivent cohabiter et travailler
ensemble dans un espace clos pendant 6 mois.
Il faut être un bon communicant
car l’équipe est composée d’hommes et de femmes de plusieurs nationalités, il
est par conséquent indispensable de se comprendre pour surpasser les
différences culturelles.
Il faut faire preuve de
leadership si la situation l’exige pour cela, il faut avoir du courage et le
sens des responsabilités. Au contraire, il est également nécessaire d’accepter
de se faire diriger par les autres selon la situation, il faut donc faire
preuve d’humilité. Ces qualités sont essentielles pour pouvoir faire progresser
l’équipe et le projet.
Lors de l’expédition, les
astronautes feront face à de nombreux obstacles qu’il faudra alors affronter,
c’est pour cela qu’ils doivent avoir de la patience. Thomas Pesquet a montré
qu’il possédait toutes ces qualités, valeurs morales, ce qui lui a valu une
place dans la mission Proxima.
Thomas Pesquet a donc toutes les qualités,
qu’elles soient physiques, mentales ou même physiologiques pour devenir un
grand astronaute. Il a fait preuve de grande ténacité pour survivre à tous les
tests qu’on lui a fait subir tout au long de son évaluation. Mais comme il le
dit si souvent « il faut croire en nos rêves car tout est possible ». De plus,
un nouveau rêve s’est réalisé pour ce jeune astronaute en 2009 ; il fut
sélectionné pour la mission Proxima. Il fait alors partie des six astronautes
retenus par l’agence spatiale. Thomas Pesquet décolla le 17 novembre 2016 et
restera 6 mois dans l’espace pour effectuer de nombreuses missions et
expériences durant son séjour, pour l’agence spatiales européennes ou le CNES
et pour la NASA. Prêt à tenter votre chance?
Bibliographie
SITE INTERNET :
1. HUFFPOST. (17.11.2016). Votre enfant veut devenir astronaute ? Voici le parcours parfait de Thomas Pesquet pour s’envoler sur l’ISS. http://www.huffingtonpost.fr/2016/11/16/votre-enfant-veut-devenir-astronaute-parcours-parfait-thomas-pesquet/. [Consultée le 15.03.2017].
2. Jeune.cnes. (27.01.2010). Astronaute : L’espace à tout prix : Sélection et entrainements des astronautes. https://jeunes.cnes.fr/fr/web/CNES-Jeunes-fr/8240-astronaute-la-vie-apres-l-espace.php. [Consulté le 12.03.2017].
3. Les Echos : LAMIRAULT. Fabrice. (13.01). Idée.débats: Les 7 qualités de l’astronaute français Thomas Pesquet. https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-164867-les-7-qualites-de-lastronaute-francais-thomas-pesquet-2057010.php. [Consulté le 12.03.2017].
4. Réussir ma vie. (15.11.2016). Actu : Les conseils de l’astronaute français Thomas Pesquet aux étudiants. http://www.reussirmavie.net/Les-conseils-de-l-astronaute-francais-Thomas-Pesquet-aux-etudiants_a2120.html. [Consulté le 15.03.2017].
5. Science.avenir. (16.11.2016). Espace/Exploration : Comment Thomas Pesquet a-t-il été sélectionné ? https://www.sciencesetavenir.fr/espace/exploration/stress-et-sante-comment-l-astronaute-thomas-pesquet-a-t-il-ete-selectionne_108177. [Consulté le 12.03.2017].
6. Youtube. (16.10.2014). Visioconférence avec Thomas Pesquet. https://www.youtube.com/watch?v=pAP1cflzMg4. [Consulté le 08.03.17].
7. Youtube. (19.04.2015). Astronaut Selection Process : Part 2. https://www.youtube.com/watch?v=MRKmcGwQou0. [Consultée le 12.03.2017].
8. Youtube. (19.04.2015). Astronaut Selection Process : Part 1. https://www.youtube.com/watch?v=Ww3-suAR-f0. [Consulté le 12.03.2017].
PDF:
9. NASA. Astronaut Selection and Training. https://www.nasa.gov/centers/johnson/pdf/606877main_FS-2011-11-057-JSC-astro_trng.pdf.
MAGAZINE :
10. M, Le magazine du Monde. (18 février 2017). Thomas Pesquet La tête de gondole de l’espace. N°283. pp.27 à 33.