Vaccination contre la grippe : pourquoi les français ont-ils peur ?


ABOUALLA Fatima, AUDIBERT Romane, BOUTAYA RIABI Seifeidine, MANY Malany, GUAZETTI Quentin

En 2009, la grippe A (H1N1)  fait son apparition. Qualifiée de pandémie par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en juin de la même année, elle déclenche une vague de panique dans toute la France.

La campagne de vaccination eût un retentissement international tant par sa rapidité de conception que par l’ampleur des polémiques déclenchées concernant les risques médicaux et amenant l’appréhension des français.

Ces polémiques sont-elles justifiées ? Pourquoi les français ont-ils peur de la vaccination contre la grippe ?

La grippe, le vaccin en général
La grippe est l’une des maladies les plus courantes et plus particulièrement la première cause de mortalité par maladie infectieuse en France, comptant en moyenne mille morts chaque année et touchant deux à sept millions de personnes chaque hiver. Qualifiée de maladie infectieuse, elle est causée par des virus à ARN qui appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae du genre Influenza. Cette maladie regroupe trois types de virus: le type A, le type B et le type C, bien que le virus de type C soit considéré comme peu ou pas pathogène puisqu’il n'est  responsable que d’infections similaires aux rhumes et passe inaperçu. En ce qui concerne la grippe de type  A, elle est connue pour être la plus dangereuse parmi les trois types de virus de la grippe et a provoqué plusieurs pandémies.

Cette dangerosité s'explique par le fait que le virus est capable de muter bien plus rapidement que la plupart des organismes pathogènes, ce qui le rend  plus difficile à combattre. De plus, on le retrouve également chez de nombreuses espèces animales telles que la volaille ou les cochons chez des formes différentes de chez l'homme qui lorsqu'elles se rencontrent peuvent créer une nouvelle souche contre laquelle personne n'est protégé. C'est le cas de figure que l'on a pu observer lors des épidémies de grippes porcine et aviaire, où le virus de type A a muté chez l’animal en une nouvelle souche pathogène pour l’Homme. Dans le cas de la grippe B, la plupart des virus sont portés par l’Homme. Les risques que ce virus se modifie ou évolue sont minimes. De plus, le virus de la grippe B évolue trois fois moins vite que celui de la grippe A, et il est donc possible de la traiter facilement.

Le virus de la grippe s’attaque principalement aux voies respiratoires supérieures (nez, gorge, voies oropharyngées…) mais rarement aux poumons en eux-mêmes. Il est facilement transmissible d’individu en individu par voie aérienne, c’est à dire par l'inhalation de gouttelettes de salive, de postillons ou d'éternuements émis par une personne infectée. Il est également possible de contracter la grippe par contact avec un objet qui a été contaminé par un individu infecté, notamment dans les lieux publics tels que les transports en commun. Enfin, bien que cela soit plus rare, on retrouve des cas de contamination par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des déjections d’animaux contaminés. C’est par exemple ce que l’on a pu observer lors de la grippe aviaire. Cette transmission facile explique la forte présence de la grippe, et on estime à  deux ou trois le nombre de pandémies grippales chaque siècle.

Historiquement, les données concernant le virus de la grippe sont difficilement interprétables à cause des croisements avec d’autres maladies qui ont des symptômes similaires. La première pandémie a eu lieu en 1580, débutant en Asie, elle s’est étendue en Europe et en Afrique causant plus de huit mille décès. Une autre pandémie remarquable est celle de 1830 qui infecta un quart des populations européennes, asiatiques et africaines. Au 20ème siècle, la pandémie grippale la plus sévère eu lieu entre 1918 et 1919. Cette grippe, appelée Grippe de 1918 ou encore Grippe Espagnole, est liée à un virus de la souche A/H1N1 et est considérée aujourd’hui comme l’une des grippes les plus dévastatrices. Elle entraîna quarante à cinquante millions de décès à travers le monde. C’est un médecin florentin qui parla d' « influenza di fredo », l'influence du froid, d’où le nom d’Influenza donné au genre du virus. La "grippe asiatique" de 1957 de souche A/H2N2 et la grippe de Hong Kong de 1968 de souche A/H3N2 ont fait respectivement deux millions et un million de morts.

Au niveau de la structure, la surface de ce virus est constituée de glycoprotéines antigéniques  dont la neuraminidase (NA) et l’hémagglutinine (HA).

L’hémagglutinine permet la fixation de la particule virale à un récepteur situé sur la cellule cible c’est-à-dire les cellules épithéliales des voies respiratoires. La neuraminidase participe, quant à elle, à la mobilité des particules virales à travers le mucus des voies respiratoires.

Structure d’un virus de la grippe
Les virus grippaux A sont classés en différents sous-types en fonction de leur HA et de leur NA. Il existe quinze sous-types HA et neuf sous-types NA. La principale caractéristique des Orthomyxoviridae est leur grande labilité génétique puisque  les gènes codant pour les protéines de surface se modifient constamment. La nature antigénique des protéines « hémagglutinine » et « neuraminidase » déterminent les sous-types de virus.

Chez l’Homme, il n’existe que trois sous-types d’hémagglutinine (H1, H2, H3) et deux sous-types de neuraminidase (N1, N2). Par exemple, la souche H1N1 endémique aux humains possède à sa surface une combinaison de deux molécules antigènes qui sont l’hémagglutinine de type 1 et la neuraminidase de type 1. Chez les oiseaux, les sous-types pathogènes possèdent une hémagglutinine H5 ou H7 d’où le nom H5N1 pour la grippe aviaire.

Le virus de la grippe est qualifié de virus à ARN car il utilise l’ARN comme matériel génétique. La réplication des virus à ARN se fait selon deux stratégies si c’est un virus à ARN positif ou négatif. Dans le cas de la grippe, il s’agit d’un virus à ARN négatif simple brin en huit fragments.

Tout d’abord, le virus se lie grâce à son hémagglutinine sur un récepteur cellulaire qui conduit à une fusion entre l’enveloppe virale et la membrane cytoplasmique de la cellule. La nucléocapside, constituant la capside du virus, et le génome viral sont libérés dans le cytoplasme. Une décapsidation s’effectue pour que l’ensemble de l’ARN viral migre dans le noyau. L’ARN étant négatif et ne pouvant pas être traduit directement en protéines, il doit être transcrit en ARN positif par une transcriptase virale. L’ARN positif passe dans le cytoplasme pour ainsi jouer le rôle d’ARN messager pour les protéines virales. Par la suite, l’ARN positif est encapsidé et migre à la périphérie de la cellule où la protéine M provoque un bourgeonnement et permet au virion de sortir de la cellule infectée grâce à l’action de la neuraminidase. Ce virion pourra alors infecter d’autres cellules.

L’incubation dure entre un à trois jours, elle est caractérisée par un début brutal correspondant à une forte fièvre (39-40°C) ainsi qu’a des frissons et  des malaises.

Ces symptômes s’accompagnent aussi de courbatures, douleurs dans le dos, fatigues, céphalées, toux sèches et nez bouché. La fièvre évolue à la façon d’un « V grippal » (la courbe de l’évolution forme un « V »), c’est-à-dire qu’elle baisse vers le quatrième jour puis remonte entre le cinquième et sixième jour. Concernant la contamination, on estime qu’une personne est contagieuse à partir du moment où le virus entre dans son organisme, c’est-à-dire entre les un à trois jours qui précèdent l’apparition des symptômes, ce qui correspond à l’incubation du virus. Après cela, elle est contagieuse au moins jusqu’à la disparition des symptômes les plus importants tels que la forte fièvre, les courbatures et les malaises (les maux de gorges pouvant être liés à une irritation due à la toux ne sont pas pris en compte, ainsi que la fatigue, considérée comme normale après la sollicitation du système immunitaire). Cela peut durer entre 7 et 9 jours. Cependant, bien que l’on retrouve ces symptômes dans toutes les formes de grippes, il est également possible d’être sujet à des symptômes secondaires liés à différentes formes de grippes. Les formes de grippes digestives par exemple pourront provoquer en plus des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements et  des diarrhées tandis que d’autres grippes peuvent aller jusqu’à provoquer des maladies neurologiques.

Ainsi, la grippe, bien qu’elle soit la plupart du temps bénigne, a causé de graves épidémies et peut entraîner la mort chez les sujets les plus faible tels que les enfants, les personnes âgées et les individus immunodéprimés. Pour s’en protéger, il existe de nombreux gestes de préventions dans la vie de tous les jours, mais aussi des préventions médicales efficaces. C’est le cas du vaccin contre la grippe, qui bien que non-obligatoire est fortement recommandé.


          Un vaccin est un ensemble de produits constitués de plusieurs fragments de virus ou de bactéries purifiées, atténués ou tués que l'on injecte chez un organisme. Ceci a pour but d'aider notre organisme à combattre des bactéries ou des virus avec lesquels notre corps pourrait être en contact à l'avenir et qui pourraient causer des pathologies graves, parfois mortelles.

Le fait que l'on injecte des agents pathogènes (ou antigènes) atténués dans l'organisme entraine la production d'anticorps spécifiques par notre système immunitaire sans déclencher ni signes ni symptômes de la maladie. Ces anticorps permettront ensuite à notre corps de se défendre contre des micro-organismes semblables s'il rentrait en contact avec ceux-ci. Une fois que l'antigène est détruit, la majorité des anticorps produits disparaissent. Toutefois, des cellules productrices d'anticorps, que l'on appelle lymphocytes B mémoires demeurent et sont capables de reconnaître l'antigène s'il attaque de nouveau et de reproduire des anticorps spécifiques à l’antigène en très grande quantité et très rapidement, ce qui entraîne une réponse immunitaire extrêmement efficace, cela même s'il réapparait après plusieurs années; ce mécanisme est appelé «l'immunité».

Quatre types de vaccins existent selon leur préparation parmi : les agents infectieux inactivés, les agents vivant atténués, les sous-unités d’agents infectieux et les toxines inactivées. Les agents infectieux inactivés sont des micro-organismes qui ont été isolés puis multipliés. Ils sont ensuite détruits par des produits chimiques ou par électrocution.

Une fois détruit, les agents ne peuvent plus provoquer la maladie mais pourront déclencher une réaction immunitaire. Le type de vaccin fabriqué par cette méthode est adressé à l’hépatite A. Les agents vivants atténués sont obtenus par multiplication de ceux-ci jusqu'à ce qu’ils perdent leurs caractères pathogènes grâce au phénomène de mutation naturelle ou artificielle. Les souches obtenues conservent leurs antigènes et peuvent provoquer des réponses immunitaires mais ne sont pas capables d’exprimer la maladie qu’elle causait entièrement. Ce type de vaccin est déconseillé aux personnes immunodéprimées et les femmes enceintes mais permet de prévenir la poliomyélite, la rougeole, la rubéole et les oreillons.

Un autre type de vaccin est celui qui ne contient que les constituants des agents infectieux qui vont induire la réponse immunitaire. Ces constituants sont les protéines qui se situent à la surface du virus. Pour fabriquer ces vaccins, on utilise des levures modifiées qui pourront produire ces protéines.

Ce type de vaccin est dirigé contre l’hépatite B, la coqueluche et le méningocoque.

Enfin, il existe aussi les vaccins constitués de toxines inactivées de manière chimique ou par la chaleur et deviennent inoffensives, on les appelle alors les toxoïdes.

Ce vaccin prévient le tétanos et la diphtérie.

La fabrication du vaccin antigrippale se fait en plusieurs étapes. En effet, la première étape consiste à identifier et isoler le nouveau virus. Celui-ci diffère des échantillons de virus grippaux qui circulent dans le monde entier et qui sont répertoriés grâce à un réseau mondial mis en place dans le but de prendre des mesures rapides en cas d'épidémie: l'OMS. Après avoir transmis cette information, les différents laboratoires procèdent à la préparation des virus vaccinaux, qui sont cultivés sur des œufs de poules fécondés. Les œufs de poules fécondés sont des milieux adaptés à la culture des microorganismes et favorables à leurs multiplications. De plus, il est facile de s’en procurer. Après incubation, on extrait stérilement le virus vaccinal du blanc d’œuf dans lequel il se trouvait initialement, on le tue volontairement avec des substances chimiques pour le rendre inactif. Enfin les laboratoires de l'OMS contrôlent la qualité du virus pour être sûr qu'il n'est pas dangereux et qu'il ne présentera pas d'effets secondaires responsables de complications sévères. Enfin on finit par mettre le vaccin en circulation pour permettre le conditionnement et procéder aux études cliniques. Toutes ces étapes peuvent prendre entre cinq à six mois.

Parmi les vaccinations obligatoires en France, on retrouve celle contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La vaccination constitue le moyen le plus efficace pour lutter contre la grippe. Le principe est le même: on injecte dans l'organisme des parties de surface du virus de la grippe (virus Influenzae ) qui sont inoffensifs, ce qui incite notre système immunitaire à réagir en produisant des anticorps naturels capables de les combattre sans causer de maladies. Cependant, la vaccination contre la grippe n’est pas obligatoire, bien que fortement recommandée en périodes d’épidémie ou à l’approche de la saison hivernale. Cette vaccination doit se faire au moins deux semaines avant le début de la saison grippale pour être active, et être renouvelée tous les ans car les virus grippaux sont constamment modifiés chaque année et donc la composition d'un vaccin antigrippal peut varier d'une année à l'autre.

Elle est surtout recommandée pour les personnes immunodéprimées comme les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes ayant déjà certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les personnes atteintes d'obésité, ou encore pour les personnes en contact avec ces personnes à risque de complication. Malgré leurs efficacités préventives, les vaccins ne protègent pas la totalité des receveurs. En effet, il est possible que les souches pour une même grippe diffèrent légèrement selon le lieu. Le vaccin effectué en Europe par exemple pourrait se retrouver moins efficace, voire inutile contre un virus sévissant sur un autre continent où les condition d’évolution sont différentes. C'est pourquoi les voyageurs doivent faire attention à cette éventualité et envisager le fait  de ne pas être correctement protégé contre les maladies pour lesquelles ils ont reçu un vaccin. Il est alors nécessaire de se renseigner et de prendre des précautions supplémentaires.

Mis à part la vaccination préventive expliquée précédemment, il existe un autre type de vaccination appelé la vaccination thérapeutique. On l’appelle aussi immunothérapie active, elle consiste à stimuler le système immunitaire de l’organisme pour favoriser la production d’anticorps. Cette stimulation permet aux personnes qui sont déjà infectées de les aider à lutter contre la maladie en restaurant ses défenses immunitaires. En ce qui concerne le mode d’administration, il s’effectue généralement par voie sous cutanée profonde et/ou intramusculaire. On peut aussi procéder par voir orale et même nasale, mais c’est peu commun. La voie intradermique, elle, se développe de plus en plus car elle stimule de manière plus efficace le système immunitaire. En effet, le derme est dépourvu de cellules immunitaires et stimule donc de façon plus efficace la réponse immunitaire.

La peur des français
Le danger que peuvent présenter les vaccins se trouve au niveau des adjuvants ajoutés à celui-ci. Un adjuvant est un composé d’origine minérale ou biologique ajouté à un vaccin dans le but d’en accroître l’efficacité. En effet, couplé à l’antigène du vaccin, l’adjuvant, lorsqu’il pénètre dans l’organisme,  stimule la réaction immunitaire du corps grâce à une action. Ainsi, on peut utiliser de faibles quantités de souches pathogènes dans un vaccin, tout en en garantissant l’activité. On distingue notamment deux sources d’adjuvants : les adjuvants minéraux (à base d’alun ou d’aluminium par exemple)  et les adjuvants huileux (adjuvant de Freud). Cependant, il n’est pas exclu que les adjuvants puissent être un risque pour la santé. En effet, une administration en trop fortes doses, ou trop fréquemment pourrait conduire à une surréaction du système immunitaire, entraînant des effets secondaires tels qu’une forte fièvre, de la fatigue, des douleurs musculaires, ou dans les cas les plus graves, des maladies auto-immunes. On a pu observer l’apparition de cas de sclérose en plaque après l’administration de vaccins contre la grippe H5N1. Cependant, il n’a pas pu être établi avec certitude que le vaccin en était la cause, car la grande majorité des cas observés concernaient des personnes âgées ou des enfants en bas-âge dont le système immunitaire a tendance à être plus faible.

Ces cas ont pourtant déclenché une vive réaction de la part des français à l’égard des vaccins, et notamment par rapport à celui de la grippe H5N1, en raison des effets secondaires qu’il présentait et de la rapidité à laquelle il fut développé dans des conditions d’urgence. Or, pour les français, urgence semble synonyme d’inachevé en ce qui concerne le vaccin. Les prises de positions se multiplient ainsi que les campagnes de vaccination, ou au contraire d’anti-vaccination.

Les campagnes sont nombreuses, et sur tous les supports. A la télévision, les chiffres concernant les cas de grippe sont régulièrement annoncés, ainsi que dans les journaux. De plus, les affiches de préventions se multiplient dans les lieux publics, sur les supports d’information, mais il est également demandé aux médecins et professeurs d’enseigner ou rappeler les gestes élémentaires d’hygiène préventive : se laver régulièrement les mains, jeter immédiatement ses mouchoirs usagés, etc. Des campagnes de vaccinations sont organisées dans les écoles, avec l’instauration de points médicaux où les enfants peuvent se faire vacciner facilement par des professionnels. Malgré ces précautions, seuls 7% de la population française se fait vacciner contre le virus H5N1. De nombreuses associations se développent afin de sensibiliser le public aux dangers des vaccins. On retrouve notamment la Ligue Nationale pour la Liberté des Vaccination (site internet : http://www.infovaccin.fr/home.html), qui met l’accent sur la liberté de disposer de son corps, et se bat pour la liberté de choisir si l’on veut être vacciné ou non, notamment chez les enfants. On retrouve aussi des avis très divergents chez les chercheurs et médecins, comme le Dr Anthony MORRIS (virologiste, anciennement chef du Contrôle des vaccins aux États-Unis) qui déclare « qu’il n’y a pas de raison de croire que le vaccin de la grippe soit capable de prévenir ou de diminuer la maladie ». Cependant, d’une manière générale, les médecins sont à 76,9% très favorables au vaccin (tous types de vaccins), et 20% plutôt favorables (source : Gautier A., Jauffret-Roustide M., Jestin C. dir. Enquête Nicolle 2006. Connaissances, attitudes et comportements face au risque infectieux.). Ainsi, il ne reste que 3,1% des médecins qui s'opposent aux vaccins. Au niveau des français, l’opinion vis-à-vis du vaccin varie en fonction du temps. En effet, en 2005, sur 30 000 personnes interrogées, 90% d’entre elles se déclaraient favorables à la vaccination. En revanche, selon les sondages réalisés en 2010, donc au moment des épisodes grippaux H5N1, les français seraient moins favorables aux vaccins, tout en maintenant que certains vaccins puissent être nécessaires (source : sondages INPES).

Les médias et la sensibilisation ont donc un rôle important dans la vaccination. Le sujet n’est plus uniquement médical, et les français s’intéressent de plus en plus aux enjeux économiques des vaccins. En effet, un vaccin coûte cher, et il est ainsi intéressant d’en vendre le plus possible. Cependant, la non vaccination peut présenter plusieurs risques en dehors de la contraction d’une maladie grave. Lors du diagnostic, la maladie peut-être délibérément ignorée par les médecins, car la personne est censée être vaccinée. De plus, les personnes non vaccinées peuvent devenir véhiculeurs de la maladie, et ainsi la transmettre à d’autres individus au système immunitaire plus faible (enfants, malades et personnes âgées). Ainsi, la non-vaccination doit être mûrement réfléchie. La question se pose au niveau de la grippe, car il est possible de contracter une grippe tout en étant vacciné, en raison des nombreuses souches et de leur évolution constante. Cette possibilité est l'un des principaux arguments des militants anti-vaccins.

Si nous prenons l’exemple de l’Ontario, province du Canada, on peut se rendre compte de la préparation qui a eu lieu pour contrer H1N1 et sensibiliser la population.

Pour cela, les responsables de la santé ont organisé des campagnes de sensibilisation dont le but est d’offrir tous les renseignements et informations nécessaire au sujet de la grippe H1N1 et comment s’en protéger. Le ministère de la Santé d’Ontario a donc mis en place des publicités télévisées permettant de faire connaître aux citoyens les manières pour se protéger contre cette maladie et ainsi protéger au mieux leur entourage. La totalité des foyers ont reçus des brochures contenant l’ensemble des informations sur les grippes saisonnières et H1N1, à savoir les symptômes des grippes, quels sont les risques, comment les virus se propagent et surtout quels vaccins peuvent être offerts…

Le secteur de la santé s’est également préparé et des organismes ont alors mis en place des réserves de plusieurs semaines de matériel dans le but de subvenir aux besoins de la population et des travailleurs du secteur communautaire. Tout cela dans le but de parer à une hausse possible de la demande de soins vis-à-vis de personnes malades en situation critique.

L’Ontario avait déjà mis en place certaines mesures avant la déclaration de pandémie de H1N1 par l’OMS, comme par exemple pour le nettoyage des mains qui, on le rappelle, est le premier vecteur de transmission de maladies infectieuses. (http://www.health.gov.on.ca/en/ccom/flu/h1n1/pro/docs/oh9100_report_fr.pdf)



Conclusion

Pour conclure, la grippe est une maladie très contagieuse, considérée comme banale et peut devenir un véritable fléau dans le nombre de sujets qu’elle atteint.

Constituant une complication tant pour la population que pour le corps médical et le gouvernement, elle est difficile à gérer de manière juste.

En effet, la variabilité des souches constitue chaque année un véritable défi pour les laboratoires concepteurs de vaccins sous la pression des pandémies récurrentes.

Cependant, en parallèle, s’effectue un véritable travail de prévention réduisant sensiblement le nombre de cas.

La vaccination reste cependant un sujet à polémique en France. Les individus favorables et défavorables à la vaccination sont nombreux, et font aussi bien partie des simples citoyens que du corps professionnel. Les informations sont variées, parfois même contradictoires. Ainsi, il est difficile de se faire une opinion valable sur le sujet, et le plus sûr semble encore de demander à son médecin.




Bibliographie






[6]http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-prevention-vaccinale/Grippe/Grippe-generalites/Point-sur-les-connaissances




Utilisation médicale des phytohormones

BONNEAU Cyril, MILLECAMPS Lucas, PINCET Gwendoline, PLOT Marianne, SAINTEMARIE Doriane, SIRVIN Manon


 Une phytohormone est une hormone produite par une plante. Ces hormones sont capables de réguler la croissance et la communication des plantes entre elles. Pour être caractérisée comme telle une substance doit être endogène c’est à dire non disponible dans l’environnement, oligodynamique ce qui signifie qu’elle doit agir à faible dose et vectrice d’une information. C’est ainsi que l’on différencie les phytohormones des substances trophiques (relatives à la nutrition des organes et tissus).
Les plus grandes familles sont : Les auxines (contrôle de la croissance et développement des plantes), les gibbéréllines (régulateur naturel de croissance),  les cytokinines (stimulateur de la division cellulaire), l’acide absissique (régulation de la dormance de la plante) et l’éthylène (perturbe l’élongation cellulaire).
Dans le domaine médical on utilise ces phytohormones principalement pour les symptômes liés à la ménopause puisque qu’elles ont des structures semblables aux hormones humaines telle que les œstrogènes et peuvent donc se fixer sur nos récepteurs hormonaux (qui se trouvent à la surface des cellules) et y avoir des effets similaires ou opposés.
Actuellement les phytohormones sont disponibles en vente libre (sans ordonnance) et non considérés comme des médicaments mais plutôt des compléments alimentaires.

Pouvons-nous envisager une utilisation des phytohormones comme médicaments ?


Fonctionnement d’une hormone


Source : L’acquisition de la capacité de reproduction chez l’homme. www.coursvt.com
Les phytohormones se comportent de manière semblable aux hormones humaines. Tout d’abord une hormone est un messager chimique qui est déversé dans le sang et véhiculé dans tout l’organisme provoquant des réactions variables selon les tissus ou les organes, voire les cellules visées. Ainsi les hormones vont contrôler de nombreux processus physiologiques comme le développement la croissance, la réponse au stress, l’équilibre des électrolytes et de l’eau… Le moindre dysfonctionnement hormonal, comme c’est le cas lors de la ménopause, entraine donc divers symptômes comme les bouffées de chaleur. Les hormones sont libérées par des glandes suite à un stimulus puis déversées dans le sang pour qu’elles atteignent leur cible, où elles se fixent sur un récepteur spécifique à cette hormone. Cette liaison entrainera une suite de réaction qui permettra de provoquer les effets de l’hormone sur sa cible. Cela se fait sous forme de message chimique.
Les phytohormones vont être produites par la plante mais vont être capables grâce à leur similitude avec celle des Hommes de se fixer sur nos récepteurs pour provoquer des effets variés. Cependant elles n’ont pas exactement les même caractéristiques que les hormones humaines, le mécanisme n’est pas encore très bien connu mais certaines études ont montré que lors d’un grand apport en hormone humaine, on observe un rétro contrôle négatif sur les glandes qui les produisent afin de réduire leur production. Sur le long terme cela peut entrainer dégénérescence et atrophie de la glande. Les phytohormones ont plutôt la capacité de stimuler la production d'hormones au niveau de ces glandes, de rendre les récepteurs hormonaux plus sensibles et parfois de modifier la réponse cellulaire quand il y a activation de leurs récepteurs. Leur effet est plus faible que celui des hormones humaines mais reste cependant très intéressant. Cependant nous ne savons pas encore si les phytohormones ne présentent réellement aucun risque d’atrophie glandulaire.

Une large utilisation

La phytothérapie est principalement utilisée comme dit précédemment par les femmes souffrant des symptômes de la ménopause mais aussi pour d’autres  symptômes tel que : des palpitations, des troubles liés à l'anxiété, les jambes lourdes, les troubles digestifs, les hémorroïdes, la perte de poids, la fatigue, l'élimination d'eau par le rein, la toux et les refroidissements et enfin les douleurs articulaires mineures. Dans le cas de la ménopause, on utilise des phytoestrogènes qui protègent contre les carences et la surproduction d’hormone, elles rééquilibrent ainsi le système hormonal des femmes. Concernant les phytohormones alimentaires, elles peuvent être prises à long terme, à des doses respectant les indications médicales puisqu’elles font partie d’une alimentation saine.                
Si on s’intéresse plus particulièrement aux troubles liés à la ménopause, nous allons trouver différents complément alimentaire à base de phytohormone, par exemple PHYTO SOYA du laboratoire Arkopharma qui utilise des extraits de soja non OGM (Organisme Génétiquement Modifié). Ce sont des gélules destinées aux femmes de plus de 45 ans, elles contiennent entre 17,5mg et 35mg d’isoflavone, permettant aux femmes d’adapter leur dose selon leurs symptômes. Il ne faut cependant pas dépasser la dose maximale qui est de 70mg par jour. [4] Il existe aussi la gamme de complément alimentaire MENOPHYTEA, qui peut être utilisé pour différents symptômes. Par exemple pour les bouffées de chaleurs, les gélules sont à base de lin, de houblon, d’inuline de chicorée, de kudzu et de vitamine B6 ; tous ces constituants permettent aux femmes de soulager les bouffées de chaleur, la nervosité et l’irritabilité et aussi à réguler l’équilibre hormonal.

Source : [5]
Prenons maintenant l’exemple des troubles du sommeil. On peut utiliser la camomille, en tisane, qui a des effets sédatifs et calmants dûs à un de ses composants : l’apigénine. On peut aussi se servir d’un mélange de mélisse et de valériane, qui selon une étude, serait tout aussi efficace que le TRIAZOLAM® qui est un fort somnifère. Ces deux plantes auraient donc de fortes  capacités calmantes, hypnotiques et sédatives. [3]
Le plus gros problème rencontré par la phytothérapie est le fait que pour la plus grande majorité des plantes que l’on utilise les vertus ne sont pas reconnues, car il est difficile de prouver leur efficacité. Cependant certaines plantes comme le Millepertuis et l’Harpagophytum (ou Griffe du diable) ont prouvé leur efficacité grâce au test en « double aveugle » (voir schéma). [5]
-          Le Millepertuis est utilisé pour les cas de dépression légère à modéré cependant il s’avère dangereux lorsqu’il est utilisé comme huile et appliqué directement sur la peau, il provoquerait des sensibilités graves au soleil, en trop grande quantité par voie orale il pourrait aussi être dangereux. En médecine on utilise donc ses fleurs et ses feuilles. Le produit responsable de ces vertus serait l’hyperforine, mais les scientifiques ont longtemps pensé qu’il s’agissait de l’hypéricine. [1]
-          L’Harpagophytum est plutôt utilisé pour les douleurs musculaires et osseuses, sa racine est aussi utilisée pour la stimulation du système immunitaire, la détoxination et la purification sanguine. On la trouve principalement en Afrique du Sud et on utilise en général sa racine secondaire. Cette plante contient de nombreux principes actifs très puissants, ils peuvent donc provoquer des réactions allergiques. C’est pourquoi il est recommandé de commencer le traitement par de toutes petites doses. Il peut aussi être associé à d’autres plantes comme le Curcuma le Gingembre et le Poivre noir pour donner un anti inflammatoire très puissant. [2]

Les mécanismes d’action de ces plantes ne sont pas parfaitement connus, il est donc parfois difficile de savoir si la substance qui procure la vertu à la plante est réellement  une hormone ou s’il s’agit d’une autre catégorie de molécule.
Ce traitement possède certains avantages par rapport aux  traitements traditionnels, en effet la durée peut varier selon la plante et les symptômes du patient pour permettre une adaptation du traitement par rapport au mode de vie du patient, il est même possible d’alterner entre certaines plantes ou de les combiner tout en faisant attention aux contre-indications ! C’est la hausse des risques provoqués par certains médicaments qui incite la population à se tourner vers une forme de thérapie qui a toujours été utilisée. [5]
Nous avons donc remarqué que les phytohormones étaient efficaces pour soulager des problèmes mineurs liés à des dérèglements hormonaux chez les individus (ménopause), des désagréments du quotidien (trouble du sommeil) ou encore des problèmes qui apparaissent avec l’âge comme les douleurs articulaires. Cependant, on ne les utilise pas pour de sérieux problèmes de santé car leur efficacité demande encore à être prouvée pour la majorité d’entre elles.
Un certain nombre de chercheurs se sont penchés sur les effets de ces phytohormones.


Risques liés aux phytohormones

Pour la mise en évidence des aspects secondaires de ces substances, des études ont été réalisés sur des animaux et sur des cultures cellulaires. Pour cela, on  leur a administré quotidiennement des phytohormones. Au bout de quelques temps, ces doses journalières ont provoqué des cancers chez les sujets. Il en ressort que certaines de ces hormones végétales aide la progression de cancers, ou en sont cause.
Une étude statistique a été réalisée en Australie, sur six ans, démontrant, après l’utilisation de traitements hormonaux  et phytohormonaux, une augmentation nette du nombre de cancer de la thyroïde et du sein, chez les femmes en ménopause.
Ainsi, les hormones à base de soja étant très présentes dans les traitements hormonaux il a été nécessaire de se pencher davantage sur leurs effets. Aussi  il a été observé, lors de ces recherches, que les populations occidentales qui  mangent peu de soja (riche en isoflavones), sont  plus sujettes à des mutations cellulaires, après la prise de phytohormones. Cependant des études cliniques réalisées dans certains pays asiatiques où la consommation de soja est très élevée n’ont révélé aucun problème. Nous pouvons donc supposer que certaines habitudes alimentaires permettent de « s’immuniser » contre les risques associés à la prise de phytohormones. Cela pourrait expliquer que les femmes asiatiques présentent un risque réduit du cancer du sein. Pour ces raisons, en Europe, le soja est largement contre-indiqué car en règle générale, il est suspecté d’être responsable de cancer.
Actuellement il n’y a pas encore eu assez d’études sur l’efficacité et les risques sanitaires des phytohormones, ni sur les doses permettant un bénéfice tout évitant tout risques sur la santé humaine. Ainsi, la prise de phytohormones est déconseillée aux femmes ayant des antécédents de cancers du sein, aux femmes enceintes, aux personnes immunodéprimées mais aussi aux jeunes en pleine croissance. En effet, la consommation de phytohormones chez la femme enceinte peut créer des complications et des problèmes hormonaux : un effet laxatif dû à ces hormones peut provoquer des contractions ou une fausse couche et peut également augmenter ou diminuer considérablement la pression artérielle
Il est donc préférable d’avoir un avis médical avant la prise de compléments alimentaires à base de phytohormones. Il est aussi demandé d’avoir une alimentation équilibrée et sans abus, lors de la prise de ces hormones. Tant qu’il n’existera pas de consensus au sein de la communauté scientifique et médicale. Il est fortement conseillé d’en consommer avec la plus grande précaution ou encore de les éviter.
Nous avons encore du mal à évaluer les seuils de toxicité, les posologies adéquates et les effets secondaires concernant ces substances. Il faut donc être vigilant et les prendre avec précaution. On observe donc un effet paradoxal entre leurs contre-indications et la règlementation, détaillée par la suite, qui est très allégée.


Un traitement peu réglementé

Les phytohormones ne sont pas qualifiées de médicaments mais sont des compléments alimentaires qui peuvent être achetés sans ordonnance au supermarché. Il y a donc peu de réglementation au sujet de ces produits. Cependant, ce marché étant en pleine expansion, l’utilisation de médicaments à base de plantes est quand même réglementée pour assurer la sécurité des usagers. En effet, on a relevé qu’un français sur deux utilisait des médicaments à base de plantes pour soigner des maladies banales. [8]
Pour alléger la réglementation, les plantes pour lesquelles les effets thérapeutiques ont bien été confirmés ont toutes été regroupées dans la pharmacopée française par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Elle détaille environ 147 plantes qui ont des rôles précis. Les médicaments de phytothérapie traditionnelle c’est-à-dire dont l’efficacité a été reconnue depuis plus de 30 ans ne nécessitent pas d’essais cliniques pour être en vente libre dans l’union Européenne. L’ancienneté de ces produits leur procure une garantie de sécurité et d’efficacité afin de réduire les procédures de législation. [9]
Ces médicaments à bases de plantes doivent seulement recevoir une autorisation de la part des autorités sanitaires pour pouvoir être mis sur le marché. Il s’agit d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) qui est délivré par l’ANSM. Par ailleurs, ils doivent pouvoir s’administrer par voie orale, externe ou par inhalation.
Même si la règlementation est très peu contraignante, il est fortement recommandé de se faire conseiller auprès de spécialistes avant la prise de ces substances car leurs avis à ce sujet sont très différents et souvent peu favorables.
Comme expliqué précédemment, les phytohormones servent à remplacer les hormones animales. Aussi, avons-nous, longtemps, observé un partage entre les opinions des différents professionnels travaillant dans le domaine médical.
Il a été reconnu, en juillet 2014, que l’utilisation de certaines phytohormones pouvait entraîner des cancers  et bien que, depuis, nombreux sont les professionnels qui les déconseillent à leurs patients, certains médecins continuent de prescrire ces phytoestrogènes.
Nous avons donc voulu nous pencher un peu plus sur l’avis des professionnels.  Pour cela, nous avons demandé à quelques personnes exerçant un métier dans le domaine sanitaire leur opinion.


Les avis des professionnels

« Tout ce que je sais des phytohormones c’est qu’il s’agit  d’hormones végétales.» a déclaré Dr. Elisabeth PINCET – docteur spécialiste en prothèses, aujourd’hui retraitée-.
Il se pourrait donc que ce soit le manque d’information sur le sujet qui pousse les médecins à faire aveuglément confiance aux dires des laboratoires et, ainsi, à conseiller ces hormones de substitutions à leurs patients.
 « Derrière tout cela, ne faut-il pas voir la puissance gigantesque des intérêts financiers en jeu, sans parler de la pratique au quotidien des gynécologues qui ne savent, pour la plupart, pas faire autrement que prescrire des hormones de synthèse ? Des gynécologues eux-mêmes, sont influencés par les laboratoires, par les medias... » a souligné Dr. Bérengère ARNAL-SCHNEBELEN - gynécologue et phytothérapeute – lors de son interview avec Guy Roulier –praticien auteur et formateur [10]
Toutefois,  l’attitude des chercheurs est en train de changer. Ils semblent maintenant endosser un rôle préventif. En effet, ils informent, aujourd’hui le public des dangers dus à l’utilisation des phytohormones.
« Le traitement hormonal de la ménopause vise à compenser la carence en œstrogènes. […]Le traitement n’est pas systématique et n’est pas préventif. Il est réservé aux femmes qui souffrent de troubles du climatère (changements hormonaux liés à l’arrêt des fonctionnements ovariens) et dont la qualité de vie est altérée au moment de la ménopause. […]Les autorités de santé internationale et française ont donc réévalué l’intérêt de ce traitement et confirmé son utilité dans les troubles du climatère pour des durées limitées et en tenant compte du profil de risque de cancer et de maladie cardiovasculaire des patientes. » Explique L’INSERM dans son article sur la ménopause. [11]
« "Quant aux autres produits comme les phyto-estrogènes extraits du soja par exemple, leur efficacité n’a pas été établie sur les symptômes de la ménopause et leurs risques non évalués. A ce jour, ils n’ont pas reçu l’approbation des autorités de santé et leur usage n’est pas recommandé. " 
En résumé...prudence, car il n'y a pas eu d'étude à grande échelle permettant d'affirmer la non innocuité de ces produits d'origine naturelle, consommés de façon inhabituelle, notamment on ne peut pas être certains que ces œstrogènes d'origine naturelle n'augmente pas le risque des cancers hormonodépendants comme celui du sein par exemple. » a répondu Dr. Florence ROUGET - Pédiatre et chercheuse à IRSET-INSERM-. 

Ainsi, bien qu’il y ait toujours un manque d’information auprès de certains professionnels, ces derniers semblent, depuis Juillet 2014, déterminés à  prévenir les dangers apportés par les traitements utilisant les phytohormones.
De plus, nous nous sommes renseignés sur ces hormones d’origines végétales auprès d’un pharmacien qui nous a expliqué que les essais cliniques étaient peu nombreux voire inexistants, ce qui revient à ce qu’a annoncé Dr. Florence Rouget : les recherches entreprises ne sont pas encore suffisantes. De plus, comme les phytohormones sont considérées comme des “ compléments”, un individu peut alors s’en procurer sans ordonnance. Aussi, les professionnels se positionnant contre l’utilisation de ces hormones ne peuvent empêcher leurs patients de s’en procurer et sont donc limités à de la prévention.

Pour conclure, les phytohormones sont des substances dont les effets sont encore méconnus pour la plupart. Il faut donc que les recherches soient approfondies afin qu’il n’y ait plus aucun doute sur les effets indésirables voire toxiques de celles ci. En effet, les médecins sont encore réticents à la prescription de ces hormones végétales, il est donc nécessaire de ne pas prendre de décision seul à ce propos. Les conséquences de ces substances peuvent être beaucoup plus nocives que l’on pense surtout chez les personnes fragiles, tel que les femmes enceintes ou les personnes présentant des troubles physiologiques. Il semblerait que l’utilisation de ces phytohormones ait  également un intérêt économique et éthique. En effet, l’exploitation des hormones animales est mal vue puisque les animaux qui les produisent sont des êtres vivants par conséquent plus similaires à l’Homme que les plantes. En revanche utiliser les plantes à des fin thérapeutiques est mieux perçu, l’exploitation végétale ne pose pas de problème d’un point de vue éthique et coûte moins cher à l’exploitation. De plus, de nos jours, la tendance du « bio » et l’utilisation des plantes est mieux vu et semble attirer les consommateurs. La vente de compléments alimentaires est donc en hausse car les consommateurs pensent que cela est bénéfique. Cependant, ils ne connaissent aucun leurs effets et suivent seulement les tendances. Ces personnes ne pensent donc pas à leur santé car en général ils sont souvent mal informés ou tout simplement ils n’ont pas assez de connaissances pour avoir un regard critique. Faut-il donc privilégié les coûts économiques ou les risques liés à la santé ?




Annexe 1 : Tableau représentatif des différentes familles de phytohormones [6] ; [7]
Famille
Propriétés
Exemple
Représentation
Auxines

Stimulation de la croissance et de l'élongation cellulaire; régulation de l'élongation et de la différenciation cellulaire.
Acide indole 3-acétique




Cytokinines

Stimulation de la division cellulaire;
régulation de la différenciation cellulaire.
Zéatine
Gibbérellines

Elongation des entrenœuds;
levée de dormance des graines et des bourgeons; régulation de l'utilisation des réserves lors de la germination.
Acide gibbérellique
Ethylène*

Cette molécule a des effets variés parce qu'elle est très simple et donc peu spécifique.
Ethylène
Acide abscissique*

Régulation de la croissance chez la plante
Acide abscissique

                                          
Ici * signifie qu’il s’agit d’une molécule considérée comme une hormone végétale
Remarque : Les propriétés citées dans ce tableau correspondent aux effets appliqués sur les plantes.

BIBLIOGRAPHIE

[1] [s.n]. MILLEPERTUIS : Bienfaits, Contraception, Dosage, Effets, Fatigue, Posologie. http://millepertuis.eu/ (consulté le 22 avril 2015)
[2] Mr Ginseng. Harpagophytum. http://mr-ginseng.com/harpagophytum/ (consulté le 22 avril 2015)
[3] Passeportsanté. Phytothérapie : se soigner avec les plantes. http://www.passeportsante.net/phytotherapie-se-soigner-avec-les-plantes-l115 (consulté le 22 avril 2015)
[4] Arkopharma. Phyto Soya. http://www.arkopharma.fr/produits/complements-alimentaires/phyto-soya.html#.VTeoqiG8PGc (consulté le 22 avril 2015)
[5] MERAT, Marie-Catherine et TOURBE, Caroline et HANCOK, Coralie. Médecines alternatives : celles qui marchent ; celles qui ne marchent pas. Science et Vie, janvier 2015, n°1168, pp50-68
[6] Santé O Naturel. Actualité plantes et phyto-hormone. Plantes et phyto-hormones. www.santeonaturel.com/actualite-plantes-et-phyto-hormones,63.html (consulté en mai 2015)
[7] Académie de Montpellier. Hormones végétales. webpeda.ac-montpellier.fr/wspc/ABCDORGA/Famille4/HORMONEVEGETALE.htm (consulté en mai 2015)
[8] Doctissimo Santé. Phytothérapie : que dit la législation. http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/phytotherapie/articles/16244-phytotherapie-legislation.htm (consulté en avril 2015)
[9] Réglementation des médicaments à base de plantes. La situation dans le monde. http://apps.who.int/medicinedocs/fr/d/Js2226f/3.html (consulté en avril 2015)
[10] Naturemania. Hormones végétales : ne laissons pas dire n’importe quoi ! http://www.naturemania.com/naturo/hormonveg.html (consulté en avril 2015)