De nos jours, les
antioxydants sont très populaires et sont souvent perçus comme un remède
miracle contre le vieillissement. Nous verrons ce qu'est le rôle des
antioxydants dans la cellule, puis nous montrerons le rôle qu'ils jouent dans
le vieillissement ainsi que dans les maladies telles que le cancer. Enfin, nous
essaierons de comprendre le phénomène de la course aux compléments alimentaires
antioxydants : leur action est-elle un mythe ou une réalité scientifique ?
Oxydation de nos cellules : généralités
et définitions
L’oxygène participe à
l’usure prématurée de nos cellules. Une partie de l’oxygène au contact avec nos
cellules s’échappe des filières métaboliques pour se combiner et muter sous la
forme de particules très réactives : les radicaux libres.
Les radicaux libres et nos cellules
Les radicaux libres sont des
atomes composés d’oxygène, possédant un électron libre non apparié les rendant
particulièrement réactifs et instables. Des réactions d'oxydoréduction ont
alors lieu. Ils captent tous les autres électrons dans leur entourage tandis
que les autres molécules sont réduites : elles perdent un ou plusieurs
électron(s) sur leur couche externe. Les molécules à l'origine stables, se
transforment donc à leur tour en radicaux libres. Ainsi pour redevenir stables,
elles captent un électron présent dans leur entourage : c'est le début d'une
réaction en chaîne.
À mesure que nous
vieillissons, les radicaux libres s’accumulent. De plus, lors des expositions
aux sources externes (rayon UV, tabagisme), internes (allergies, infections) et
pendant l’exercice physique intense, les radicaux libres fragilisent la
membrane cellulaire détériorant au final le noyau. C’est la lipoperoxydation.
Elle accentue le vieillissement des organes par mort cellulaire. En effet, ces
radicaux libres provoquent l'oxydation des membranes cellulaires en attaquant
les doubles liaisons et rendant la membrane rigide. D'autre part, ils oxydent
des protéines en attaquant des fibres collagènes situées dans le derme qui sont
exposées aux radicaux libres provenant de l’environnement. Dès lors,
l'altération de l'ADN conduit à la mort de la cellule puis à son remplacement.
Enfin, ils oxydent des protéines en attaquant des fibres collagènes situées
dans le derme qui sont exposées aux radicaux libres provenant de l’environnement.
[1]
Les agents pro-oxydants.
Certains aliments sont
parfois pro-oxydants. Ces derniers peuvent alors déclencher un stress oxydatif
correspondant à un déséquilibre entre la production d’espèces oxygénées
réactives (pro-oxydants ou radicaux libres) et la capacité des antioxydants à
neutraliser ces composés toxiques pour éviter les dégâts cellulaires. En effet,
ils endommagent les mitochondries ce qui entraine une incapacité à produire
suffisamment d’énergie pour les fonctions vitales. L’excès d’alcool, de friture
ou de viandes brulées génèrent des pro-oxydations.
Il est donc conseillé
d’éviter de consommer les produits trop grillés et les aliments à index
glycémiques élevés (lorsque le taux d’absorption du glucide correspondant
induit la libération d’une importante quantité de glucose après la digestion).
[2]
Les agents antioxydants.
Les antioxydants constituent
l’une des lignes de défense de notre organisme face à ses radicaux libres. Ce
sont des molécules naturellement présentes dans de nombreux aliments et qui ont
une fonction de capteurs des radicaux libres. Ils agissent en donnant un
électron à un radical libre sans se convertir eux-mêmes en radicaux libres.
Ceci va alors arrêter le processus d’oxydation. D'un point de vue chimique, un
antioxydant est un composé réducteur : il réagit avec un oxydant nocif pour
l’organisme pour le neutraliser.
Les vitamines anti-oxydantes
L’alimentation apporte
diverses vitamines au pouvoir antioxydant utiles à notre organisme dans la
lutte contre le stress oxydatif.
Présents dans les oléagineux
(graines et huiles de tournesols, amandes) ou dans des aliments comme l’avocat,
le tocophérol ou vitamine E est un des antioxydants majeurs. On le trouve
souvent dans l’organisme sous forme d’ α-tocophérol. Il permet la protection de
la membrane plasmique des cellules et des lipoprotéines en neutralisant les
radicaux libres. L’Apport Nutritionnel Conseillé(ANC) [3] qui désigne la
quantité suffisante par jour d’un élément pour assurer l’ensemble des
nécessités nutritionnelles est pour cette vitamine de 15 mg par jour pour une
femme ou un homme de 19 à 50 ans. Ce besoin varie selon l’âge ou si une femme
est enceinte par exemple. Ces 15 milligrammes correspondent à ¼ de tasse
contenant des amandes.
Figure 1: Oxydation de l’acide ascorbique. |
Néanmoins pour être
visiblement bénéfique, il est préférable de compléter la vitamine E,
liposoluble, avec la vitamine C, hydrosoluble qui peut régénérer l’efficacité
du tocophérol par son oxydation.
La vitamine C aussi appelée
acide ascorbique, possède donc également des propriétés antioxydantes. Son
oxydation libère deux électrons présents sur les groupes hydroxyles de la
molécule (figure). Le radical libre qui cherche à se stabiliser oxydera alors
cette molécule plutôt qu’une de la cellule.
Il est conseillé d’en consommer
environ 90 mg par jour pour un adulte âgé de 18 à 79 ans. Il faut par ailleurs
savoir que ce taux s’adapte au mode de vie de la personne. Un fumeur consommant
10 cigarettes par jour par exemple devra l’augmenter de 20% [3] .Quel qu’en
soit le besoin, il peut être atteint en mangeant des fruits ou légumes colorés
comme les baies de Goji, l’orange ou le brocoli. À savoir qu’un kiwi de taille
moyenne par jour suffit !
D’autre part, le βcarotène
de la famille des caroténoïdes (pigments végétaux) possède aussi des propriétés
anti-oxydantes. C’est le précurseur de la vitamine A ou « rétinol ». Afin d’en
assurer les 600mg d’ANC pour une femme voire de 800mg pour un homme, il est bon
de consommer des aliments d’origine animale comme des abats de volailles ou des
foies d’animaux par exemple.
Enfin, d’autres familles
encore existent avec des propriétés anti oxydantes telles que les flavonoïdes
dans les végétaux, les anthocyanes des fruits rouges ou bien les tannins du
cacao. Quelles que soit la source, les antioxydants sont un réel besoin de
l’organisme afin d’assurer un bon fonctionnement de ses cellules. Le cas
échéant, l’organisme est alors exposé aux attaques des radicaux libres en excès
et subit un stress oxydatif.
L’utilisation des antioxydants pour lutter
contre le cancer et le vieillissement
Parmi les troubles provoqués
par les radicaux libres nous retrouvons des dysfonctionnements de l’organisme
et des pathologies graves tel que le vieillissement prématuré, les cancers, les
maladies dégénératives et cardiovasculaires avec la formation de plaque
d’athérome. De nombreuses études ont été réalisées afin de démonter
l’importance des antioxydants pour la protection de ces maladies.
Une prise de vitamines anti oxydantes pour lutter contre
le cancer ?
Le cancer est une conséquence de ce phénomène
destructeur.
Ces radicaux libres vont
activer les pro-carcinogène en carcinogène ce qui provoque des lésions de l’ADN
puis des mutations, l’amplification des signaux de prolifération et
l’inhibition des anti-oncogènes tels que la protéine p53, empêchant l’apoptose
des cellules tumorales. D’autre part les radicaux libres vont aider des
lymphocytes particuliers appelés Natural Killer à tuer ces cellules tumorales.
Les espèces réactives de l’oxygène sont donc toute fois importantes dans
l’apparition des cancers. Il existe alors un paradoxe entre le lien qui uni
cancer et antioxydants. Plusieurs études épidémiologiques (SUVIMAX, NPC…) ont
prouvé l’efficacité des molécules antioxydantes à des doses modérées dans
l’incidence des cancers mais d’autres études (CARET, ATBC) ont montré une
augmentation de la fréquence des cancers chez les fumeurs et soumis à des
antioxydants.
Des antioxydants seraient
donc la solution pour prévenir les cancers. Expérimentalement il a été prouvé
que les antioxydants possédaient des propriétés anti cancéreuses en agissant
sur les espèces oxygénées activées, le système immunitaire, les gènes récessifs
du cancer et les oncogènes. Les études épidémiologiques conseillent une
alimentation en fruits et légumes riche en antioxydants pour diminuer le risque
de développer un cancer. Mais des résultats contradictoires sont observés avec
l’utilisation de molécules anti oxydantes telles que la vitamine C et E, le
β-carotène et le sélénium.
L’étude Linxian [6] réalisée
sur une population chinoise a montré une réduction de 21% de l’incidence du
cancer de l’estomac et de 42% pour le cancer de l’œsophage chez des patients
prenant 15mg de β-carotène, 50μg de sélénium et 30mg de vitamine E par jour
pendant plus de 5 ans.
Une autre étude a observé
que la prise de 20mg de β-carotène chez des hommes fumeurs augmentait
l’incidence du cancer du poumon puis à long terme des cancers lié au tabac
(colorectal, gastrique et autres).
Des études sur des
non-fumeurs ne confirment pas l’effet néfaste du β-carotène. L’INSERM [5]
confirme l’augmentation des cancers liés au tabac avec une consommation
croissante de β-carotène chez les fumeuses.
Cet antioxydant à haute dose
représente donc un facteur de risque dans l’apparition de cancers chez les
fumeurs. Ces résultats contradictoires peuvent être expliqués par les
paramètres d’études.
L’étude SUVIMAX [4] [7]
réalisée en France avait pour but d’identifier des effets bénéfiques d’une
complémentation vitaminiques et en oligoéléments pour diminuer l’incidence des
cancers et des maladies cardiovasculaires. C’est un essai randomisé en double aveugle.
Les sujets participants à l’étude ont reçu un apport journalier en antioxydants
à dose nutritionnelle : béta-carotène=6mg, vitamine C=120mg, vitamine E=30mg,
sélénium=100µg, zinc=20mg. Chez les femmes il n’y a pas eu de différence
observé entre le groupe placebo (ne recevant pas de dose) et le groupe testé.
Mais en prenant le cas particulier des cancers de la peau, les antioxydants ont
un effet défavorable. Chez les hommes, le groupe placebo a développé plus que
cancers que le groupe traité aux antioxydants. Les antioxydants ont diminué de
31% le risque de développer un cancer. Cependant les femmes possédaient
initialement un taux supérieur en β-carotène et en vitamine C que les hommes ce
qui peut expliquer les résultats. Donc la dose reçu a un effet sur les hommes
en comblant leur taux optimal d’antioxydants qui était insuffisant.
Finalement les effets des
antioxydants sur le risque de cancer dépendant de la dose administrée, du taux
initial en antioxydant, dans ce cas les effets sont différents selon le sexe
ainsi que de l’état de santé des sujets et des facteurs de risques encourus tel
que le tabagisme.
La mise en avant des antioxydants dans la
lutte contre le vieillissement.
En plus d’être mis en cause
dans l’apparition de ces maladies, les radicaux libres et donc le stress
oxydatif sont présentés par le biologiste et gérontologue Denham Harman en 1956
comme étant le principal facteur de sénescence. Cette théorie du vieillissement
dominera dès lors et sera accepté par la majorité des scientifiques.
Cependant des études menées
par le Professeur Siegfried Hekimi du Département de biologie de McGill et son
équipe vont modérer le rôle du stress oxydatif dans le vieillissement et donc
remettre en question les vertus supposées des antioxydants dans la lutte contre
le vieillissement. En effet, les chercheurs ont traité des vers ordinaires avec
un pro-oxydant. Le pro-oxydant utilisé est le Paraquat, un herbicide très
toxique qui permet d’augmenter la production de radicaux libres. Ils
observèrent alors une durée de vie supérieure de 60 % chez les vers exposés au
Paraquat comparée à celle des vers non exposés. [8]
Pour poursuivre leurs
études, d’autres expériences ont été menées sur des vers au cours desquelles
cinq gènes contrôlant les mécanismes de défenses naturels contre les radicaux
libres produisant un groupe de protéines de la famille des superoxydes
dismutases (SOD) ont été désactivés. Ces vers mutant produisaient donc plus de
radicaux libres puisque leur capacité à éliminer les radicaux libres accumulés
dans leurs cellules était partiellement neutralisée. Cependant, les résultats
obtenus dans cette expérience ont montré que l’espérance de vie était
significativement prolongée pour ces vers mutant par rapport à des vers
sauvages génétiquement non modifiés. [9].
Ainsi contre toutes
attentes, entre les vers dépourvus de capacités antioxydants et ceux dont les
gènes étaient le plus exprimés, la différence de longévité était minime. Selon
le professeur Hekimi, ce serait le fait de vieillir qui « entrainerait un
accroissement des radicaux libres pour tenter de lutter contre les effets du
vieillissements ».
Nous pouvons donc seulement
conclure sur le fait que les radicaux libres font partie du processus de
vieillissement mais que la prise de suppléments en antioxydants n’aura pas
d’impact direct sur le vieillissement et peut parfois être dangereux en
quantité trop élevée. Il est alors conseillé d’avoir une alimentation saine et
équilibrée en fruits et légumes comme apport en antioxydants. L’alimentation est
un facteur important à la santé d’un individu et à l’apparition de maladie
prématurée. Les antioxydants ne sont donc pas une recette miracle contre le
vieillissement mais plutôt un mythe médical exploité de nos jours par les
industries agro-alimentaires ainsi que dans les secteurs des produits de beauté
et de soins.
Les antioxydants et leur place dans le
marché des compléments alimentaires
L’expansion des compliments alimentaires dans nos rayons
: un marché florissant aux propriétés inconnues
Comme nous avons pu le voir,
les antioxydants ont des propriétés très recherchées dans le domaine de la
santé et du commerce. De nos jours, on réalise la synthèse de ces antioxydants
pour répliquer leur action au niveau de médicaments et de compléments
alimentaires.
Les compléments alimentaires
sont des produits, destinés à être ingérés par le consommateur, afin de pallier
une insuffisance au niveau de ces apports journaliers. Généralement, on prétend
que ces compléments préviennent les maladies chroniques, améliorent la santé,
ralentissent le vieillissement et augmentent l’espérance de vie.
Lorsqu’on se réfère aux
compléments alimentaires, nombreux sont les produits qui prônent la présence
d’antioxydants et de leur bienfait. Les fabricants s’offrent un panorama de réseaux
de distribution à travers les pharmacies, parapharmacies et même au sein des
grandes surfaces alimentaires.
L’étude de l’un de ces types
de complément, le PERSERVISION 3D, nous permet d’avoir une meilleure idée de ce
marché florissant. Il s’agit d’un complément alimentaire destiné aux personnes
souffrant d’un vieillissement oculaire. PERSERVISION 3D contient des vitamines
(antioxydants) et de l’oméga 3, qui renforce le système oculaire pour limiter
les problèmes de vue. Ce complément alimentaire est disponible à tous en
pharmacie et sans ordonnance. Au premier abord, ce produit semble être le
remède miracle en matière de correction visuelle, cependant la baisse de la vue
est un phénomène inévitable et courant, et dans la mesure où les ophtalmologues
préconisent le port de lunettes, comment peut-on juger de l’efficacité du
produit ?
En effet, les compléments
alimentaires sont sujets de controverse au sein du milieu scientifique,
certains jugent que les antioxydants présents naturellement dans les aliments
n’auraient pas les mêmes apports que ceux synthétisés en laboratoire présents
dans les compléments. D’autres jugent qu’ils n’ont qu’un effet placebo et
d’autres encore confessent que les essais cliniques sont peu poussés voire
inexistants.
C’est pourquoi, il est
important de ne pas considérer les compléments alimentaires comme des
médicaments, car ils ne sont pas soumis aux règles d’autorisation de mise sur
le marché des médicaments et ne peuvent de ce faite pas prétendre prévenir,
soulager, traiter ou guérir des maladies. Leur fabrication est contrôlée, mais
pas leur efficacité ni leur toxicité.
Pour faire une comparaison,
prenons l’HYDROSOL POLYVITAMINE, qui est un médicament reconnu, utilisé dans la
prévention ou correction de troubles dus à une alimentation carencée ou
déséquilibrée. Ce médicament est une association de vitamines, vendu sur
ordonnance.
Nous avons affiné nos
recherches et analysé les études et expériences faites sur ce type de produits,
présent sur le marché français.
Le succès des compléments alimentaires antioxydants : un
effet de mode ou une réelle efficacité contre le vieillissement ?
Contrairement aux
médicaments, les compléments alimentaires n’ont pas obtenu l’autorisation
d’être mis sur le marché en tant que médicament et sont utilisées en plus de
l’alimentation. Ils ne subissent donc pas la même législation pour la mise sur
le marché que les médicaments et les fabricants prennent donc plus de liberté
vis-à-vis de leur composition. Pourquoi certains considèrent-ils que les compléments
alimentaires sont inutiles ? D’abord, une partie des compléments alimentaires
contiennent des antioxydants synthétiques, or ces biomolécules n’auraient pas
les mêmes propriétés que les antioxydants naturels à cause d’une différence de
stéréochimie. En effet, la vitamine C par exemple est présente dans la nature
et assimilée par la cellule sous sa forme lévogyre mais on retrouve un mélange
équimolaire de sa forme lévogyre et dextrogyre dans un complément de synthèse,
seul 50% de la dose annoncée est réellement assimilée.
En comparant le prix d’une
gélule avec le prix des aliments contenant la même dose en antioxydants, nous
remarquons que nous payons deux fois plus cher pour avoir la dose en vitamines
contenues dans des aliments qu’il n’est pas difficile de manger quotidiennement
à des doses relativement faibles.
Tableau comparatif de la quantité d’antioxydants contenus
dans une gélule Fleurance Nature et la quantité d’antioxydants contenus dans
les aliments.
Quantité pour 1 dose en mg
|
Quantité d’aliment contenant la même dose en antioxydants
| |
Beta-Carotène
|
4,8
|
½ carotte
|
Vitamine C
|
60
|
½ orange
|
Vitamine E
|
10
|
10mL d’huile de tournesol
|
Prix total des ingrédients
|
0,35 €
|
0,17 €
|
L’argument du naturel est
aussi utilisé par les fabricants pour mettre en confiance le consommateur.
Cependant, il est difficile d’évaluer la dose d’antioxydants contenus dans ces
compléments à base de plantes, en effet les antioxydants contenus dans ces plantes,
fruits et légumes déshydratés sont fragiles et peuvent se dégrader très
rapidement. Qu’ils soient naturels ou synthétiques, les antioxydants n’ont,
malgré leur réputation, pas qu’une bonne influence sur la santé. En effet,
aucune étude tangible n’a encore prouvé l’efficacité d’une supplémentation en
antioxydant sur la longévité, et pire, des études montrent qu’une absorption
d’une dose trop élevée semble dangereuse. Une hypothèse scientifique a été
formulée pour expliquer ce danger dans la revue en ligne Scientific Amercian
[10] : les antioxydants permettent de réduire les radicaux libres de la
cellule, or les radicaux libres forment aussi un signal pour activer la
réparation cellulaire, d’où le danger de manquer de radicaux libres. En effet,
d’après une étude menée par le Docteur Bjelakovic publiée dans la revue
Cochrane [11], et un article rassemblant
plusieurs études dans la revue Lancet [12], un supplément en antioxydants
augmenterait la mortalité. Cette mortalité serait due à l’association des vitamines
A et E et du béta carotène à haute dose. De plus, l’association dans les
compléments alimentaires des vitamines avec certains minéraux serait aussi
nocive.
C’est pourquoi il est
important d’informer les patients qui n’ont pas conscience qu’un surdosage peut
être aussi dangereux qu’une carence et que les antioxydants se trouvent dans
tous les aliments consommés quotidiennement.
Les antioxydants sont donc
utiles dans la réduction des radicaux libres de la cellule et peuvent empêcher
le développement de certains cancers. Ainsi, pris à des doses raisonnables, ils
peuvent protéger notre organisme. Ces antioxydants se trouvent dans beaucoup
d’aliments à la portée de tous. Il faut donc se méfier des compléments
alimentaires en antioxydants qui n’apportent rien de plus qu’une alimentation
variée et équilibrée malgré la publicité faite par les commerciaux.
Référence :
[1] Marie-Chantal Brisson. Les radicaux libres et le
processus d’oxydation. http://www.cooplamanne.com/sgc/pid/961. (Consulté en
avril 2015.)
[2] Qu’est-ce qu’un pro oxydant.
http://www.prooxydant.com/. (Consulté en avril 2015.)
[3] Vitamine c ou acide
ascorbique.https://www.anses.fr/fr/content/vitamine-c-ou-acide-ascorbique.
(Consulté en avril 2015).
[4] Esther, Sacoin. Selon l’étude SUVIMAX, les
antioxydants de source alimentaire seraient bénéfiques contre le cancer. Option
Bio, 2011, 448, 12-13.
[5] Françoise, Clavel-Chapelon. Consommation élevée de
bêta-carotène : un risque diminué de certains cancers chez les
non-fumeuses…mais augmenté chez les fumeuses. Journal of the National Cancer
Institute, 2005.
[6] J, Pincemail. et M, Meurisse. Espèces oxygénées
activées, antioxydants et cancer. Vaisseaux, Cœurs, Poumons, 1999, 4.
[7] S, Hercberg. L’étude SUVIMAX, un essai contrôlé
randomisé, en double aveugle, testant l’effet de la supplémentation en
vitamines et minéraux antioxydants sur la santé. Annales Pharmaceutiques
Françaises, 2006, 64, 397-401.
[8] Anne Pélouas. Les antioxydants pourraient prendre un
coup de vieux. http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/12/31/les-antioxydants-pourraient-prendre-un-coup-de-vieux_1459541_3244.html?xtmc=antioxydants_vieillissement&xtcr=5
(consultée en avril 2015)
[9] Jean Etienne, Futura-sciences. Vieillissement : la
responsabilité des antioxydants remise en cause.
http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/medecine-vieillissement-responsabilite-antioxydants-remise-cause-18356/
(consultée en avril 2015)
[10] Wenner Moyer, M
http://www.nature.com/scientificamerican/journal/v308/n2/full/scientificamerican0213-62.html
(consulté en mai 2014)
[11] Goran Bjelakovic, MD, DrMedSci; Dimitrinka Nikolova,
MA; Lise Lotte Gluud, MD, DrMedSci; Rosa G. Simonetti, MD; Christian Gluud, MD,
DrMedSci. Mortality in
Randomized Trials of Antioxidant Supplements for Primary and Secondary
PreventionSystematic Review and Meta-analysis. The journal of the American
mediacl association. 28 Février , 2007, Vol 297, No. 8
[12] Lancet, octobre 2004 ; vol. 364 : p. 1219-1228