Réjane LEBLANC, Laura MAGNAC, Coralie
PECQUET et Matthieu RUIZ.
Figure 1 - Affiche Exposition NUIT
|
Pour nous humains, la nuit sert à
dormir ou parfois à travailler mais quoiqu'il en soit nous ne nous rendons pas
compte, ou que rarement, que la nuit, la nature ne dort jamais. En effet, tout
un monde, celui animal ou encore celui de la vie céleste, est en pleine
activité. Mais nous vous montrerons également tout au long de cet article que
même si nous sommes endormis, notre cerveau lui est encore en plein
travail ! Des scientifiques se sont
donc demandés ce qu'il pouvait se passer durant notre sommeil. Leurs recherches
ont permis de créer l'exposition NUIT, qui est présentée au Muséum National
d'Histoire Naturelle à Paris. La nuit renferme donc de nombreux secrets que
nous sommes invités à découvrir au fil des ateliers proposés durant cette
exposition.
Le monde des étoiles
L’univers est constitué de
divers éléments et donc de plusieurs systèmes solaires qui sont des ensembles
d’astres soumis au champ de gravitation du soleil. Nous allons nous intéresser
à notre système solaire qui est composé de planètes, de comètes, d’étoiles,
d’astéroïdes et de météorites. C’est à la tombée de la nuit que nous pouvons
observer tous ces éléments constituant notre système solaire comme l’exposition
nous l’a dévoilé.
L’histoire
de notre univers débute il y a 15 milliards d’années par un événement appelé le
«Big Bang». Il s’agit, dans un milieu très chaud et très dense, d’une immense explosion
qui envoie de la matière dans toutes les directions de l’espace. La baisse
rapide de la température, après l’explosion, permet la formation des premiers
éléments chimiques : essentiellement de l’hydrogène et un peu d’hélium. Cette
matière primordiale s’agglomère pour former de gigantesques amas : les futures
galaxies.
A
l’intérieur de ces amas, des nuages gazeux se concentrent sous l’effet de la
gravitation, formant de véritables boules d’hydrogène de plus en plus denses et
chaudes.
Lorsque
la température de celles-ci dépasse le million de degrés, des réactions
thermonucléaires se font, et les premières étoiles commencent alors à rayonner,
résultat de la fusion entre leur hydrogène et leur hélium.
À la fin de leur existence, les étoiles se
transforment en supernova et dispersent autour d’elles tous les éléments
chimiques qu’elles ont créés. Ainsi, une multitude d’étoiles vont produire
l’ensemble des atomes présents dans l’univers.
Une planète est un corps céleste en orbite autour d’une
étoile. Dans notre système solaire, l’étoile est le soleil et les planètes
sont : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
Depuis 2006, Pluton n’est plus qualifiée de « planète » mais de « planète naine » : la définition du terme a en effet été revue :
Depuis 2006, Pluton n’est plus qualifiée de « planète » mais de « planète naine » : la définition du terme a en effet été revue :
·
Une planète tourne autour du
soleil
·
Elle possède une masse
suffisante pour que sa gravité la maintienne sous une forme presque sphérique
·
Elle s’est débarrassée de
tout corps de masse comparable à la sienne à proximité de son orbite
C’est ce dernier critère que Pluton ne
satisfait pas : son orbite est trop encombrée pour qu’elle soit considérée
comme une planète.
La
lune qui est le seul satellite naturel de la Terre ne nous montre toujours
qu’une seule face d’elle-même. Cela est dû au fait que cette dernière met
exactement le même temps pour faire le tour de la Terre et un tour sur
elle-même. C’est ce qu’on appelle une rotation synchrone. Malgré cela ce n’est qu’en
1959 qu’on a pu observer la « face cachée » de la lune grâce au
satellite russe Lunar 3, cette face est éclairée autant que celle que l’on voit
habituellement.
La
face visible est composée majoritairement de plaines de basaltes résultant du
magma d’anciens volcans lunaires. Durant l’exposition, il est d’ailleurs
possible d’admirer un gros morceau de Lune prêté par la Nasa.
La
face cachée quant à elle, a beaucoup plus d’impact de météorites.
La lune nous semble parfois plus grosse au réveil, mais ce n’est qu’une illusion d’optique due à la proximité des arbres ou des immeubles. Cependant, lorsqu’elle est à son périgée (distance minimale à la Terre) elle apparait en effet plus importante que lorsqu’elle est à son apogée (distance maximale à la Terre) où elle parait donc beaucoup plus petite.
La lune nous semble parfois plus grosse au réveil, mais ce n’est qu’une illusion d’optique due à la proximité des arbres ou des immeubles. Cependant, lorsqu’elle est à son périgée (distance minimale à la Terre) elle apparait en effet plus importante que lorsqu’elle est à son apogée (distance maximale à la Terre) où elle parait donc beaucoup plus petite.
Ne ratez pas la pleine lune le 10 Août 2014 !
Justement on attribue souvent aux pleines lunes beaucoup
de phénomènes comme la fécondité, l’émotion, l’amour, les marées, les loups qui
hurlent, la santé, la végétation…
Mais faut-il croire à tout cela ?
Mais faut-il croire à tout cela ?
Il est vrai que grâce à la force d’attraction de la lune,
cette dernière est à l’origine des marées. Pour le reste la lune n’a pas un aussi
grand impact qu’on le pense.
Il faut aussi savoir que la lune est un bien commun
d’après le Traité de l’espace de 1967. Même si un avocat Chilien a déjà acheté
la lune en 1953 !
Figure 2 : Les différents quartiers
de la Lune
|
Ne
ratez pas la pleine lune le 10 Août 2014 !
Justement
on attribue souvent aux pleines lunes beaucoup de phénomènes comme la
fécondité, l’émotion, l’amour, les marées, les loups qui hurlent, la santé, la
végétation…
Mais
faut-il croire à tout cela ?
Il
est vrai que grâce à la force d’attraction de la lune, cette dernière est à
l’origine des marées. Pour le reste la lune n’a pas un aussi grand impact qu’on
le pense.
Il
faut aussi savoir que la lune est un bien commun d’après le Traité de l’espace
de 1967. Même si un avocat Chilien a déjà acheté la lune en 1953 !
Le
film de science-fiction de George Méliès « le voyage dans la Lune » eu un
triomphe au-delà même des documentaires des frères Lumières. Le professeur Barbenfouillis eu l’idée d’un
voyage dans la Lune dans un obus propulsé grâce à un canon de 300 mètres de
long. Les six spationautes découvrirent la Lune et se firent pourchasser par
des espèces autochtones de l’environnement lunaire : les Sélénites. Une de ces
espèces resta accrochée à l’obus, et ramenée sur Terre. C’est l’un des premiers
films fantaisistes concernant un sujet scientifique.Le film de science-fiction
de George Méliès « le voyage dans la Lune » eu un triomphe au-delà même
des documentaires des frères Lumières. Le
professeur Barbenfouillis eu l’idée d’un voyage dans la Lune dans un
obus propulsé grâce à un canon de 300 mètres de long. Les six spationautes
découvrirent la Lune et se firent pourchasser par des espèces autochtones de
l’environnement lunaire : les Sélénites. Une de ces espèces resta
accrochée à l’obus, et ramenée sur Terre. C’est l’un des premiers films
fantaisistes concernant un sujet scientifique.
Selon
notre positionnement sur Terre et la position de la lune par rapport à la
Terre, nous pouvons apercevoir différents quartiers de la lune.
Les
étoiles sont les éléments les plus représentatifs de la nuit. Paraissant si
proche de nous et pourtant elles sont si éloignées qu’on mesure leur distance
en année-lumière (a.l). Une année lumière est la distance parcourue par la
lumière dans le vide pendant un an, à peu près 10 000 milliards de
kilomètres. Par exemple, pour l’étoile polaire située à 431 al de la Terre, nous voyons une lumière émise
il y a de cela 400 ans. L’étoile la plus proche est à plus 4.22 al soit
40 000 milliards de kilomètres.
Cependant
il ne faut pas se tromper entre étoile et planète, car par exemple, l’étoile du
berger, c’est Vénus, une des cinq planètes que nous pouvons observer à l’œil
nu. Les planètes quant à elles ne produisent pas de lumière, elles ne font que
renvoyer la lumière du soleil. C’est pour cela qu’étant plus proches de la
Terre, elles brillent plus à nos yeux.
Lors
de cette exposition, un logiciel permettant d’observer les étoiles a été mis en
service : Stélarium, il permet notamment de calculer des distances entre
planètes-étoiles ou encore de rechercher n’importe quelle information
souhaitée. Grâce à ce logiciel téléchargeable, on peut également apprendre à
reconnaitre les étoiles dans le ciel et se prendre pour un véritable
astronome !
Lors
de l’observation des étoiles on peut par hasard voir une étoile filante. Il
s’agit de grains de poussières voyageant dans l’espace et qui brûlent au
contact de l’atmosphère terrestre donnant ainsi lieu à des pluies d’étoiles
filantes.
Il existe également dans l’univers des
planètes que l’on appelle exoplanètes. Ce sont des planètes qui gravitent
autour d’étoiles autres que le Soleil.
La
première à avoir été découverte était 51 Pegasi b en 1995, mais il ne semble
pas qu’elle ait les conditions nécessaires à la vie. En effet, ce n’est que
cette année que la première « exoterre » s’est dévoilée !
La nuit : Un monde à part
Quand
la nuit tombe, lorsque les êtres humains vont s’endormir, pour certains animaux
ce n’est que le début de leur « journée ».
En
effet, un grand nombre d’animaux sont nocturnes mais comment font-ils pour se
déplacer, chasser ou encore se reproduire dans l’obscurité. Ils ont simplement
développé leurs différents sens dans le but de s’adapter à ce mode de vie.
« L’exposition nuit » vous permet de découvrir les divers sens qui
permettent à ces animaux de vivre la nuit. Nous avons à peine le temps de
changer de salle que nous nous retrouvons instantanément plongés dans
l’obscurité au milieu de près de 350 spécimens naturalisés et prêtés par le
Muséum.
·
La vue
·
Des yeux surdimensionnés
(primates nocturnes et hiboux)
Des
primates aux araignées en passant par les hiboux, nombre d’animaux ont choisi
la simplicité. En effet, pour voir la nuit il suffit juste d’avoir de grands
yeux. C’est basique mais très efficace. Ces yeux surdimensionnés leur
permettent de capter le plus possible de lumière et ainsi de voir même en
condition de faible lumière.
C’est
le tarsier (primate nocturne) qui détient le record des plus gros globes
oculaires puisque ces derniers peuvent atteindre jusqu’à 4.5% de sa masse
corporelle contre seulement 0.03% chez l’homme. Mais comme pour le hibou, le
problème est que les yeux sont tellement gros qu’ils ne peuvent plus tourner
dans leurs orbites. Du coup, pour voir sur les côtés, il leur faut utiliser
leur long coup souple.
Figure 3 - Vision du chat la
nuit
|
·
Une rétine riche en
bâtonnets (chat, chauvesouris)
Au
fond de l’œil, on retrouve la rétine qui est une membrane tapissée de cellules
appelées cônes et bâtonnets. Les bâtonnets sont des cellules photoréceptrices
de la lumière mais elles ne permettent qu’une vision en noir, blanc et
contrastes de gris. Nous possédons tous ces deux types de cellules or, l’œil du
chat est beaucoup plus sensible à la lumière que le nôtre car sa rétine est
composée de plus de bâtonnets.
En additionnant cela au faible nombre de
cônes (photorécepteurs qui permettent de voir les couleurs), on comprend
aisément pourquoi la nuit tous les chats sont gris !
·
Une rétine qui réfléchit la
lumière (loup)
Si
votre lampe éclaire deux points brillants dans la nuit, il s’agira certainement
des yeux d’un loup, d’un renard ou encore d’un hibou. Ces animaux possèdent au
fond de leur rétine une membrane appelée
tapetum lucidum ; c’est une sorte de tapis brillant qui va renvoyer
des rayons lumineux et ainsi augmenter la quantité lumineuse captée. Cela leur
permet notamment d’améliorer leur vision nocturne.
·
Autres caractéristiques
développées par les animaux
·
Ouïe très fine (chouette)
Contrairement
à ce que l’on pourrait penser, la chouette effraie n’a pas forcément une vision
nocturne plus développée que la nôtre. C’est son ouïe qui lui a conféré la
réputation de chasseur hors pair. Elle peut repérer ses proies dans la nuit,
guidée uniquement par ses oreilles. Dans
l’obscurité, il faut être capable de localiser le moindre bruit avec précision. La chouette a développé
cette capacité grâce au positionnement de ses oreilles. En effet, son oreille
droite est plus haute que la gauche (qui est également orientée vers le
bas) ce qui lui permet de détecter avec
précision la présence d’une proie.
Cette
performance est possible grâce à l’analyse des infimes décalages entre les sons
arrivant à chaque oreille. C’est cette orientation asymétrique qui lui pourvoit
une efficacité remarquable.
·
Détecteur de chaleur
(crotale) :
Les
serpents sont les rois de la thermoréception, mais certains insectes ont
également développé ce sixième sens. Grâce à des capteurs à infrarouges situés
de chaque côté de son museau, les serpents dont le crotale, peuvent détecter à
distance et dans le noir complet les vaisseaux sanguins de leurs proies. Le
système du crotale est même tellement sensible aux variations de chaleur qu’il
peut percevoir une image précise de la forme de sa proie.
·
L’écholocalisation
(chauvesouris) :
L’écholocalisation
est certainement l’un des « sixième sens » le plus connu. Mais
comment fonctionne-t-il ? Les chauves-souris (chez qui ce système est le
plus efficace) émettent des sons aigus situés dans les ultrasons et peuvent
ainsi, par simple analyse de l’écho produit, déterminer les obstacles de leur
environnement et détecter leur
nourriture ou leurs proies.
·
De l’électricité dans l’eau
(le poisson éléphant africain) :
Il
existe de nombreux poissons, principalement carnivores ou solitaires, qui
s’éveillent la nuit. Ils peuvent repérer
leurs proies grâce à de grands yeux, des capteurs sensoriels qui détectent des
mouvements dans l’eau ou encore à un champ électrique qui leur permet également
de communiquer entre eux.
En effet, nous produisons tous un champ
électrique autour de nous qui est généré
par des contractions musculaires et qui peut être détecté par certains animaux
aquatiques grâce à des récepteurs sensoriels situés sous la peau. Les
variations de champ électrique le préviennent ensuite du moindre obstacle.
Le cerveau :
maître de notre nuit
L’exposition continue ensuite en nous
entrainant vers le sommeil. Le sommeil est responsable du
« rechargement » du corps humain, le cerveau joue un rôle
prépondérant dans la régulation du sommeil.
Il
existe des signes précurseurs, comme les bâillements ou le clignement des
paupières, qui traduisent une fatigue à la fois corporelle et psychique. La
mélatonine, hormone du sommeil, est alors libérée par la glande pinéale située
dans le cerveau, favorisant ainsi l’assoupissement. Le corps et l’esprit
glissent peu à peu vers le sommeil sans même que nous nous en rendions compte.
Le cycle du sommeil est ensuite une succession de stades démarrant par le
sommeil lent :
-
Stade 1 : la
température du corps baisse, les muscles se relâchent, les activités cérébrales
sont ralenties.
-
Stade 2 : on perd toute
notion extérieure.
-
Stades 3 et 4, ou sommeil
profond : son rôle dans la mémorisation ainsi que dans la croissance et sa
fonction réparatrice le rend indispensable à la survie.
Le
sommeil lent laisse place au sommeil paradoxal, le corps est totalement inerte,
sauf le mouvement oculaire, contrairement au cerveau qui est très actif. Les
informations de la journée sont traitées et les rêves amorcés. Enfin les
micro-éveils terminent le sommeil et démarrent le réveil.
Figure 4 - Répartition de la
durée du sommeil selon l'âge. Exposition Nuit, Muséum d'Histoire Naturel, Paris
|
Au
fur et à mesure que l’enfant grandit, son temps de sommeil diminue, devient de plus
en plus continu et se règle sur les cycles du jour et de la nuit. Vers 3 mois, les
stades du sommeil lent profond apparaissent. De 6 mois à 5 ans, le nombre de
siestes diminue et les nuits se rallongent.
A l’adolescence, le sommeil profond est moins présent.
Paradoxalement, même si le besoin de sommeil est plus grand chez l’adolescent
que chez l’adulte, les nuits se raccourcissent, essentiellement pour des critères
sociaux.
Le
sommeil des animaux ressemble à celui des hommes, la principale différence concerne
la durée. Le temps de repos varie selon l’espèce et selon la place que l’animal
occupe au sein de la chaine alimentaire. Par exemple, les grands prédateurs
tels que les lions peuvent dormir jusqu’à 20 heures par jour sans être
inquiétés par les autres animaux. Les proies faciles comme les gazelles dorment
pendant de courtes durées, de manière discontinue. Le régime alimentaire de
l’animal joue également un rôle dans le temps de sommeil. La viande, très
énergétique permet aux carnivores de dormir longtemps et profondément. Au
contraire les herbivores passent leur temps à manger du fait de la faible
valeur énergétique apportée par les fibres. Le sommeil des oiseaux est mal
connu, l’existence du sommeil paradoxal a été démontrée par les scientifiques.
De nombreuses questions se posent encore quant au repos lors des migrations,
l’hypothèse envisagée serait que certains oiseaux peuvent dormir d’un œil. Chez
quelques animaux marins, le sommeil est unilatéral, c'est-à-dire que l’une des
deux hémisphères du cerveau reste éveillée pendant que l’autre dort. Ceci
répond à un besoin physiologique puisque ces animaux respirent de façon
volontaire. L’hibernation n’est pas considérée comme un état de somnolence, la
température corporelle de l’animal étant trop basse pour permettre un sommeil
réparateur. De plus durant l’hibernation aucun rêve ne survient, preuve qu’il
ne s’agit pas d’un état de somnolence.
Les
rêves sont encore très mystérieux pour les scientifiques. Considérés à la fois
comme des hallucinations, des exutoires, des formes de pensées. On leur prête
de nombreux rôles. Le rêve aurait tout d’abord une action purgatoire, il
permettrait grâce à des mises en scènes de trier les informations importantes
de celles qui le sont peu. Freud avance une théorie complémentaire selon
laquelle le rêve permettrait de laisser émerger les désirs refoulés par la
conscience de l’individu. Il inhiberait l’autocensure inconsciemment fixée par
l’éducation, la culture ou les émotions personnelles. D’autres théories
attribuent aux rêves un rôle sécuritaire. En effet, ces derniers surviennent
durant le sommeil paradoxal, c'est-à-dire la période où l’on est le plus
vulnérable, le fait de rêver serait alors un moyen de rester aux aguets.
Ils
pourraient aussi être impliqués dans la maturation du cerveau et stimuleraient
la mémorisation. Les rêves étant des sujets très complexes, les scientifiques
n’ont pas encore réussis à percer leurs secrets. Leur utilité a cependant été
prouvée puisqu’une expérience empêchant les souris de rêver a démontré qu’elles
finissaient par mourir.
INTERVIEW DE SOPHIE GRISOLIA,
MUSEOLOGUE/ CHEF DE PROJET
Pourquoi s'être intéressé au monde la nuit ?
L’objectif
premier était de trouver un sujet d’exposition qui permettait de mettre en
valeur un grand nombre de spécimens des collections du Muséum. J’ai donc
réfléchi à une thématique autour de la biodiversité.
La
biodiversité nocturne s’est présentée comme un sujet où l’on pouvait faire
découvrir de nombreuses espèces souvent inconnues ou méconnues du public.
Plutôt
que montrer uniquement les animaux nocturnes, l’idée de traiter de façon plus
large la nuit dans la nature m’est apparu comme un sujet plus transversal et
donc plus riche et plus original, surtout si on y intégrait une dimension
immersive au projet muséographique.
Quelles compétences faut-il avoir, quels
types d’expositions avez-vous dirigé ?
J’ai
une maitrise en biologie cellulaire et un DEA de muséologie des sciences
naturelles et humaines. Mes compétences et mon expérience sont tournées vers la
vulgarisation scientifique, je conçois des expositions (permanentes,
temporaires ou itinérantes) sur des contenus scientifiques.
Voici les principaux
et la variété des projets dont je me suis occupée :
1998 « Le
Végétarium » : musée privé consacré au monde végétal
2004 « Au temps
des mammouths » : exposition
patrimoniale, puis itinérante de préhistoire et de paléontologie, au
Muséum
2008
« Incroyables cétacés » : Expo temporaire et itinérante au
Muséum sur l’origine, la biologie et la protection des cétacés.
Comment avez-vous fait pour organiser un tel
projet ?
C’est
3 ans de travail à se documenter, rencontrer des spécialistes, repérer des
collections, concevoir l’exposition, les dispositifs muséographiques, rédiger le scénario d’expo, écrire des
cahiers des charges, faire des listes pour la recherche des objets, des
illustrations, des photos, des films, écrire les textes. C’est aussi coordonner 50 personnes, planifier, budgétiser, échanger avec : scientifiques et
spécialistes, muséologues, scénographe, graphiste, concepteur multimédia,
concepteur audiovisuel, illustrateur, iconographe, taxidermistes,
coordinatrice, éclairagistes, traducteurs, administratifs… mais aussi avec tous
les prestataires qui vont fabriquer l’exposition : agenceur, fabriquant
graphique, manipeurs, développeur multimédia, réalisateur audiovisuel,
décorateurs, assureur, transporteur d’art, alarmes, socleurs.
C’est
aussi informer ceux qui vont promouvoir l’exposition comme la presse, la
communication, les conférenciers, l’action pédagogique et culturelle. Enfin
prévoir et organiser le démontage et l’itinérance de l’exposition…
C’est
donc beaucoup de professionnels, chacun dans leur domaine, qui œuvrent au
résultat final, et sans eux : pas d’expo !
Combien de temps et quel budget faut-il
prévoir pour une telle exposition ? Avez-vous rencontré des
problèmes ?
On
compte 3 ans de conception et de réalisation pour une exposition de 1000m2
comme Nuit.
Le
budget d’une exposition temporaire de 1000m2 comme Nuit est d’environ 1 200 000
euros. C’est beaucoup d’argent et de l’argent public. Les dépenses sont très
réglementées et le suivi du budget et son respect occupe une bonne partie de
mon activité de chef de projet.
Chaque
exposition génère ses problèmes, même si on capitalise en expérience sur les
précédentes. Pour Nuit la véritable difficulté a été la masse d’information à
brasser car chaque partie était un nouveau sujet. Par ailleurs, il y a plus de
400 spécimens, c’est en fait 500 espèces qu’il a fallu renseigner pendant le
repérage.
Que souhaitiez-vous montrer ou faire passer
comme message au travers de cette exposition ?
Je
souhaite redonner les bases les plus simples de l’astronomie, donner envie au
gens de regarder le ciel nocturne, faire découvrir la biodiversité nocturne, la
problématique des pollutions lumineuses, montrer l’importance du sommeil.
Mais
surtout j’espère que les visiteurs auront passé un moment agréable dans
l’exposition quelle que soit la nature de leur satisfaction.
Avez-vous vous-même appris des choses sur le
monde de la nuit ?
Je
découvre et apprends énormément de chose à chaque exposition. C’est un des
grands avantages de ce métier, rencontrer des gens aussi différents et
passionnants que scientifiques, spécialistes, artistes, etc. qui vous font
partager leurs connaissances.
Conclusion
La
nuit, il y a bien du mouvement et de nombreuses découvertes à faire pour ceux
qui veulent s'y intéresser ! Entre l'immensité de l'univers, l'exploitation des
différents sens des animaux ou encore l'incompréhension des rêves, la nuit
cache bien encore des secrets c'est pourquoi les scientifiques qui
s'intéressent à ces phénomènes ne manqueront pas de travail dans les années
futures !
Références
BETTAYEB, Kheira et BONNEAU Cécile. Le
secret des espèces qui vivent la nuit. Science et Vie, (Mars 2014), n°266,
pp.29-39, pp.61-67.
Institut national du sommeil et de la
vigilance. Le sommeil de A à Z
http://www.institut-sommeil-vigilance.org/tout-savoir-sur-le-sommeil
(Consulté le 1er mai).
Université Lyon 1. Phylogénèse des états du sommeil. https://sommeil.univ-lyon1.fr/articles/jouvet/apb_94/sommaire.php
(Consulté le 1er mai).
Wikipédia. Le voyage dans la lune. http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Voyage_dans_la_Lune
(Consulté le 2 mai).
Muséum d’Histoire Naturel, Paris. Exposition Nuit.