ABOUALLA Fatima, AUDIBERT Romane, BOUTAYA RIABI
Seifeidine, MANY Malany, GUAZETTI Quentin
En
2009, la grippe A (H1N1) fait son
apparition. Qualifiée de pandémie par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
en juin de la même année, elle déclenche une vague de panique dans toute la
France.
La
campagne de vaccination eût un retentissement international tant par sa
rapidité de conception que par l’ampleur des polémiques déclenchées concernant
les risques médicaux et amenant l’appréhension des français.
Ces
polémiques sont-elles justifiées ? Pourquoi les français ont-ils peur de
la vaccination contre la grippe ?
La grippe, le vaccin
en général
La grippe est l’une des maladies les plus courantes et
plus particulièrement la première cause de mortalité par maladie infectieuse en France,
comptant en moyenne mille morts chaque année et touchant deux à sept millions
de personnes chaque hiver. Qualifiée de maladie infectieuse, elle est
causée par des virus à ARN qui appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae
du genre Influenza. Cette maladie regroupe trois types de virus: le type A, le
type B et le type C, bien que le virus de type C soit considéré comme peu ou
pas pathogène puisqu’il n'est
responsable que d’infections similaires aux rhumes et passe inaperçu. En
ce qui concerne la grippe de type A, elle est connue pour être la plus
dangereuse parmi les trois types de virus de la grippe et a provoqué plusieurs
pandémies.
Cette dangerosité s'explique par le fait
que le virus est capable de muter bien plus rapidement que la plupart des
organismes pathogènes, ce qui le rend
plus difficile à combattre. De plus, on le retrouve également chez de
nombreuses espèces animales telles que la volaille ou les cochons chez des
formes différentes de chez l'homme qui lorsqu'elles se rencontrent peuvent
créer une nouvelle souche contre laquelle personne n'est protégé. C'est le cas
de figure que l'on a pu observer lors des épidémies de grippes porcine et
aviaire, où le virus de type A a muté chez l’animal en une nouvelle souche
pathogène pour l’Homme. Dans le cas de la grippe B, la plupart des virus sont
portés par l’Homme. Les risques que ce virus se modifie ou évolue sont minimes.
De plus, le virus de la grippe B évolue trois fois moins vite que celui de la
grippe A, et il est donc possible de la traiter facilement.
Le virus de la grippe s’attaque principalement aux
voies respiratoires supérieures (nez, gorge, voies oropharyngées…) mais
rarement aux poumons en eux-mêmes. Il est facilement transmissible d’individu
en individu par voie aérienne, c’est à dire par l'inhalation de gouttelettes de salive, de postillons ou
d'éternuements émis par une personne infectée. Il est également possible de
contracter la grippe par contact avec un objet qui a été contaminé par un
individu infecté, notamment dans les lieux publics tels que les transports en
commun. Enfin, bien que cela soit plus rare, on retrouve des cas de
contamination par ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des déjections
d’animaux contaminés. C’est par exemple ce que l’on a pu observer lors de la
grippe aviaire. Cette transmission facile explique la forte présence de la
grippe, et on estime à deux ou trois le
nombre de pandémies grippales chaque siècle.
Historiquement, les données concernant le virus de la
grippe sont difficilement interprétables à cause des croisements avec d’autres
maladies qui ont des symptômes similaires. La première pandémie a eu lieu en
1580, débutant en Asie, elle s’est étendue en Europe et en Afrique causant plus
de huit mille décès. Une autre pandémie remarquable est celle de 1830 qui
infecta un quart des populations européennes, asiatiques et africaines. Au 20ème
siècle, la pandémie grippale la plus sévère eu lieu entre 1918 et 1919. Cette
grippe, appelée Grippe de 1918 ou encore Grippe Espagnole, est liée à un virus
de la souche A/H1N1 et est considérée aujourd’hui comme l’une des grippes les
plus dévastatrices. Elle entraîna quarante à cinquante millions de décès à
travers le monde. C’est un médecin florentin qui parla d' « influenza
di fredo », l'influence du froid, d’où le nom d’Influenza donné au genre
du virus. La "grippe asiatique" de 1957 de souche A/H2N2 et la grippe
de Hong Kong de 1968 de souche A/H3N2 ont fait respectivement deux millions et
un million de morts.
Au niveau de la structure, la surface de ce virus est
constituée de glycoprotéines antigéniques dont la neuraminidase (NA) et
l’hémagglutinine (HA).
L’hémagglutinine permet la fixation de la particule
virale à un récepteur situé sur la cellule cible c’est-à-dire les
cellules épithéliales des voies respiratoires. La neuraminidase participe,
quant à elle, à la mobilité des particules virales à travers le mucus des voies respiratoires.
Structure d’un virus de la grippe
Les virus grippaux A sont classés en différents
sous-types en fonction de leur HA et de leur NA. Il existe quinze sous-types HA
et neuf sous-types NA. La principale caractéristique des Orthomyxoviridae est
leur grande labilité génétique puisque
les gènes codant pour les protéines de surface se modifient constamment.
La nature antigénique des protéines « hémagglutinine » et
« neuraminidase » déterminent les sous-types de virus.
Chez l’Homme, il n’existe que trois sous-types
d’hémagglutinine (H1, H2, H3) et deux sous-types de neuraminidase (N1, N2). Par
exemple, la souche H1N1 endémique aux humains possède à sa surface une
combinaison de deux molécules antigènes qui sont l’hémagglutinine de type 1 et
la neuraminidase de type 1. Chez les oiseaux, les sous-types pathogènes
possèdent une hémagglutinine H5 ou H7 d’où le nom H5N1 pour la grippe aviaire.
Le virus de la grippe est qualifié de virus à ARN car
il utilise l’ARN comme matériel génétique. La réplication des virus à ARN se
fait selon deux stratégies si c’est un virus à ARN positif ou négatif. Dans le
cas de la grippe, il s’agit d’un virus à ARN négatif simple brin en huit
fragments.
Tout d’abord, le virus se lie grâce à son
hémagglutinine sur un récepteur cellulaire qui conduit à une fusion entre
l’enveloppe virale et la membrane cytoplasmique de la cellule. La
nucléocapside, constituant la capside du virus, et le génome viral sont libérés
dans le cytoplasme. Une décapsidation s’effectue pour que l’ensemble de l’ARN
viral migre dans le noyau. L’ARN étant négatif et ne pouvant pas être traduit
directement en protéines, il doit être transcrit en ARN positif par une
transcriptase virale. L’ARN positif passe dans le cytoplasme pour ainsi jouer
le rôle d’ARN messager pour les protéines virales. Par la suite, l’ARN positif
est encapsidé et migre à la périphérie de la cellule où la protéine M provoque
un bourgeonnement et permet au virion de sortir de la cellule infectée grâce à
l’action de la neuraminidase. Ce virion pourra alors infecter d’autres
cellules.
L’incubation dure entre un à trois jours, elle est
caractérisée par un début brutal correspondant à une forte fièvre (39-40°C)
ainsi qu’a des frissons et des malaises.
Ces symptômes s’accompagnent aussi de courbatures,
douleurs dans le dos, fatigues, céphalées, toux sèches et nez bouché. La fièvre
évolue à la façon d’un « V grippal » (la courbe de l’évolution forme
un « V »), c’est-à-dire qu’elle baisse vers le quatrième jour puis
remonte entre le cinquième et sixième jour. Concernant la contamination, on
estime qu’une personne est contagieuse à partir du moment où le virus entre
dans son organisme, c’est-à-dire entre les un à trois jours qui précèdent
l’apparition des symptômes, ce qui correspond à l’incubation du virus. Après
cela, elle est contagieuse au moins jusqu’à la disparition des symptômes les
plus importants tels que la forte fièvre, les courbatures et les malaises (les
maux de gorges pouvant être liés à une irritation due à la toux ne sont pas
pris en compte, ainsi que la fatigue, considérée comme normale après la
sollicitation du système immunitaire). Cela peut durer entre 7 et 9 jours.
Cependant, bien que l’on retrouve ces symptômes dans toutes les formes de
grippes, il est également possible d’être sujet à des symptômes secondaires
liés à différentes formes de grippes. Les formes de grippes digestives par
exemple pourront provoquer en plus des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements
et des diarrhées tandis que d’autres
grippes peuvent aller jusqu’à provoquer des maladies neurologiques.
Ainsi, la grippe, bien qu’elle soit la plupart du
temps bénigne, a causé de graves épidémies et peut entraîner la mort chez les
sujets les plus faible tels que les enfants, les personnes âgées et les
individus immunodéprimés. Pour s’en protéger, il existe de nombreux gestes de
préventions dans la vie de tous les jours, mais aussi des préventions médicales
efficaces. C’est le cas du vaccin contre la grippe, qui bien que
non-obligatoire est fortement recommandé.
Un vaccin est un ensemble de produits constitués
de plusieurs fragments de virus ou de bactéries purifiées, atténués ou tués que
l'on injecte chez un organisme. Ceci a pour but d'aider notre organisme à
combattre des bactéries ou des virus avec lesquels notre corps pourrait être en
contact à l'avenir et qui pourraient causer des pathologies graves, parfois
mortelles.
Le fait que l'on injecte des agents pathogènes (ou
antigènes) atténués dans l'organisme entraine la production d'anticorps
spécifiques par notre système immunitaire sans déclencher ni signes ni
symptômes de la maladie. Ces anticorps permettront ensuite à notre corps de se
défendre contre des micro-organismes semblables s'il rentrait en contact avec
ceux-ci. Une fois que l'antigène est détruit, la majorité des anticorps
produits disparaissent. Toutefois, des cellules productrices d'anticorps, que
l'on appelle lymphocytes B mémoires demeurent et sont capables de reconnaître
l'antigène s'il attaque de nouveau et de reproduire des anticorps spécifiques à
l’antigène en très grande quantité et très rapidement, ce qui entraîne une
réponse immunitaire extrêmement efficace, cela même s'il réapparait après
plusieurs années; ce mécanisme est appelé «l'immunité».
Quatre types de vaccins existent selon leur
préparation parmi : les agents infectieux inactivés, les agents vivant
atténués, les sous-unités d’agents infectieux et les toxines inactivées. Les
agents infectieux inactivés sont des micro-organismes qui ont été isolés puis
multipliés. Ils sont ensuite détruits par des produits chimiques ou par
électrocution.
Une fois détruit, les agents ne peuvent plus provoquer
la maladie mais pourront déclencher une réaction immunitaire. Le type de vaccin
fabriqué par cette méthode est adressé à l’hépatite A. Les agents vivants
atténués sont obtenus par multiplication de ceux-ci jusqu'à ce qu’ils perdent
leurs caractères pathogènes grâce au phénomène de mutation naturelle ou
artificielle. Les souches obtenues conservent leurs antigènes et peuvent
provoquer des réponses immunitaires mais ne sont pas capables d’exprimer la
maladie qu’elle causait entièrement. Ce type de vaccin est déconseillé aux personnes
immunodéprimées et les femmes enceintes mais permet de prévenir la
poliomyélite, la rougeole, la rubéole et les oreillons.
Un autre type de vaccin est celui qui ne contient que
les constituants des agents infectieux qui vont induire la réponse immunitaire.
Ces constituants sont les protéines qui se situent à la surface du virus. Pour
fabriquer ces vaccins, on utilise des levures modifiées qui pourront produire
ces protéines.
Ce type de vaccin est dirigé contre l’hépatite B, la
coqueluche et le méningocoque.
Enfin, il existe aussi les vaccins constitués de
toxines inactivées de manière chimique ou par la chaleur et deviennent
inoffensives, on les appelle alors les toxoïdes.
Ce vaccin prévient le tétanos et la diphtérie.
La fabrication du vaccin antigrippale se fait en
plusieurs étapes. En effet, la première étape consiste à identifier et isoler
le nouveau virus. Celui-ci diffère des échantillons de virus grippaux qui
circulent dans le monde entier et qui sont répertoriés grâce à un réseau
mondial mis en place dans le but de prendre des mesures rapides en cas
d'épidémie: l'OMS. Après avoir transmis cette information, les différents
laboratoires procèdent à la préparation des virus vaccinaux, qui sont cultivés
sur des œufs de poules fécondés. Les œufs de poules fécondés sont des milieux
adaptés à la culture des microorganismes et favorables à leurs multiplications.
De plus, il est facile de s’en procurer. Après incubation, on extrait
stérilement le virus vaccinal du blanc d’œuf dans lequel il se trouvait
initialement, on le tue volontairement avec des substances chimiques pour le
rendre inactif. Enfin les laboratoires de l'OMS contrôlent la qualité du virus
pour être sûr qu'il n'est pas dangereux et qu'il ne présentera pas d'effets
secondaires responsables de complications sévères. Enfin on finit par mettre le
vaccin en circulation pour permettre le conditionnement et procéder aux études
cliniques. Toutes ces étapes peuvent prendre entre cinq à six mois.
Parmi les vaccinations obligatoires en France, on
retrouve celle contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La
vaccination constitue le moyen le plus efficace pour lutter contre la grippe.
Le principe est le même: on injecte dans l'organisme des parties de surface du
virus de la grippe (virus Influenzae ) qui sont inoffensifs, ce qui
incite notre système immunitaire à réagir en produisant des anticorps naturels
capables de les combattre sans causer de maladies. Cependant, la vaccination
contre la grippe n’est pas obligatoire, bien que fortement recommandée en
périodes d’épidémie ou à l’approche de la saison hivernale. Cette vaccination
doit se faire au moins deux semaines avant le début de la saison grippale pour
être active, et être renouvelée tous les ans car les virus grippaux sont
constamment modifiés chaque année et donc la composition d'un vaccin
antigrippal peut varier d'une année à l'autre.
Elle est surtout recommandée pour les personnes
immunodéprimées comme les personnes âgées de plus de 65 ans, les personnes
ayant déjà certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les personnes
atteintes d'obésité, ou encore pour les personnes en contact avec ces personnes
à risque de complication. Malgré leurs efficacités préventives, les vaccins ne
protègent pas la totalité des receveurs. En effet, il est possible que les
souches pour une même grippe diffèrent légèrement selon le lieu. Le vaccin
effectué en Europe par exemple pourrait se retrouver moins efficace, voire
inutile contre un virus sévissant sur un autre continent où les condition
d’évolution sont différentes. C'est pourquoi les voyageurs doivent faire
attention à cette éventualité et envisager le fait de ne pas être correctement protégé contre les
maladies pour lesquelles ils ont reçu un vaccin. Il est alors nécessaire de se
renseigner et de prendre des précautions supplémentaires.
Mis à part la vaccination préventive expliquée
précédemment, il existe un autre type de vaccination appelé la vaccination
thérapeutique. On l’appelle aussi immunothérapie active, elle consiste à
stimuler le système immunitaire de l’organisme pour favoriser la production
d’anticorps. Cette stimulation permet aux personnes qui sont déjà infectées de
les aider à lutter contre la maladie en restaurant ses défenses immunitaires. En
ce qui concerne le mode d’administration, il s’effectue généralement par voie
sous cutanée profonde et/ou intramusculaire. On peut aussi procéder par voir
orale et même nasale, mais c’est peu commun. La voie intradermique, elle, se
développe de plus en plus car elle stimule de manière plus efficace le système
immunitaire. En effet, le derme est dépourvu de cellules immunitaires et
stimule donc de façon plus efficace la réponse immunitaire.
La peur des français
Le danger que peuvent présenter les vaccins se trouve
au niveau des adjuvants ajoutés à celui-ci. Un adjuvant est un composé
d’origine minérale ou biologique ajouté à un vaccin dans le but d’en accroître
l’efficacité. En effet, couplé à l’antigène du vaccin, l’adjuvant, lorsqu’il
pénètre dans l’organisme, stimule la
réaction immunitaire du corps grâce à une action. Ainsi, on peut utiliser de
faibles quantités de souches pathogènes dans un vaccin, tout en en garantissant
l’activité. On distingue notamment deux sources d’adjuvants : les
adjuvants minéraux (à base d’alun ou d’aluminium par exemple) et les adjuvants huileux (adjuvant de Freud).
Cependant, il n’est pas exclu que les adjuvants puissent être un risque pour la
santé. En effet, une administration en trop fortes doses, ou trop fréquemment
pourrait conduire à une surréaction du système immunitaire, entraînant des
effets secondaires tels qu’une forte fièvre, de la fatigue, des douleurs
musculaires, ou dans les cas les plus graves, des maladies auto-immunes. On a
pu observer l’apparition de cas de sclérose en plaque après l’administration de
vaccins contre la grippe H5N1. Cependant, il n’a pas pu être établi avec
certitude que le vaccin en était la cause, car la grande majorité des cas
observés concernaient des personnes âgées ou des enfants en bas-âge dont le
système immunitaire a tendance à être plus faible.
Ces cas ont pourtant déclenché une vive réaction de la
part des français à l’égard des vaccins, et notamment par rapport à celui de la
grippe H5N1, en raison des effets secondaires qu’il présentait et de la
rapidité à laquelle il fut développé dans des conditions d’urgence. Or, pour
les français, urgence semble synonyme d’inachevé en ce qui concerne le vaccin.
Les prises de positions se multiplient ainsi que les campagnes de vaccination,
ou au contraire d’anti-vaccination.
Les campagnes sont nombreuses, et sur tous les
supports. A la télévision, les chiffres concernant les cas de grippe sont
régulièrement annoncés, ainsi que dans les journaux. De plus, les affiches de
préventions se multiplient dans les lieux publics, sur les supports
d’information, mais il est également demandé aux médecins et professeurs
d’enseigner ou rappeler les gestes élémentaires d’hygiène préventive : se
laver régulièrement les mains, jeter immédiatement ses mouchoirs usagés, etc.
Des campagnes de vaccinations sont organisées dans les écoles, avec
l’instauration de points médicaux où les enfants peuvent se faire vacciner
facilement par des professionnels. Malgré ces précautions, seuls 7% de la
population française se fait vacciner contre le virus H5N1. De nombreuses
associations se développent afin de sensibiliser le public aux dangers des
vaccins. On retrouve notamment la Ligue Nationale pour la Liberté des
Vaccination (site internet : http://www.infovaccin.fr/home.html), qui met l’accent sur la
liberté de disposer de son corps, et se bat pour la liberté de choisir si l’on
veut être vacciné ou non, notamment chez les enfants. On retrouve aussi des
avis très divergents chez les chercheurs et médecins, comme le Dr Anthony
MORRIS (virologiste, anciennement chef du Contrôle des vaccins aux États-Unis)
qui déclare « qu’il n’y a pas de raison de croire que le vaccin de la
grippe soit capable de prévenir ou de diminuer la maladie ». Cependant,
d’une manière générale, les médecins sont à 76,9% très favorables au vaccin
(tous types de vaccins), et 20% plutôt favorables (source : Gautier A.,
Jauffret-Roustide M., Jestin C. dir. Enquête Nicolle 2006. Connaissances,
attitudes et comportements face au risque infectieux.). Ainsi, il ne reste
que 3,1% des médecins qui s'opposent aux vaccins. Au niveau des français,
l’opinion vis-à-vis du vaccin varie en fonction du temps. En effet, en 2005,
sur 30 000 personnes interrogées, 90% d’entre elles se déclaraient
favorables à la vaccination. En revanche, selon les sondages réalisés en 2010,
donc au moment des épisodes grippaux H5N1, les français seraient moins
favorables aux vaccins, tout en maintenant que certains vaccins puissent être
nécessaires (source : sondages INPES).
Les médias et la sensibilisation ont donc un rôle
important dans la vaccination. Le sujet n’est plus uniquement médical, et les
français s’intéressent de plus en plus aux enjeux économiques des vaccins. En
effet, un vaccin coûte cher, et il est ainsi intéressant d’en vendre le plus
possible. Cependant, la non vaccination peut présenter plusieurs risques en
dehors de la contraction d’une maladie grave. Lors du diagnostic, la maladie
peut-être délibérément ignorée par les médecins, car la personne est censée
être vaccinée. De plus, les personnes non vaccinées peuvent devenir véhiculeurs
de la maladie, et ainsi la transmettre à d’autres individus au système
immunitaire plus faible (enfants, malades et personnes âgées). Ainsi, la
non-vaccination doit être mûrement réfléchie. La question se pose au niveau de
la grippe, car il est possible de contracter une grippe tout en étant vacciné,
en raison des nombreuses souches et de leur évolution constante. Cette
possibilité est l'un des principaux arguments des militants anti-vaccins.
Si nous prenons l’exemple de l’Ontario, province du
Canada, on peut se rendre compte de la préparation qui a eu lieu pour contrer
H1N1 et sensibiliser la population.
Pour cela, les responsables de la santé ont organisé
des campagnes de sensibilisation dont le but est d’offrir tous les
renseignements et informations nécessaire au sujet de la grippe H1N1 et comment
s’en protéger. Le ministère de la Santé d’Ontario a donc mis en place des
publicités télévisées permettant de faire connaître aux citoyens les manières
pour se protéger contre cette maladie et ainsi protéger au mieux leur
entourage. La totalité des foyers ont reçus des brochures contenant l’ensemble
des informations sur les grippes saisonnières et H1N1, à savoir les symptômes
des grippes, quels sont les risques, comment les virus se propagent et surtout
quels vaccins peuvent être offerts…
Le secteur de la santé s’est également préparé et des
organismes ont alors mis en place des réserves de plusieurs semaines de
matériel dans le but de subvenir aux besoins de la population et des
travailleurs du secteur communautaire. Tout cela dans le but de parer à une
hausse possible de la demande de soins vis-à-vis de personnes malades en situation
critique.
L’Ontario avait déjà mis en place certaines mesures
avant la déclaration de pandémie de H1N1 par l’OMS, comme par exemple pour le
nettoyage des mains qui, on le rappelle, est le premier vecteur de transmission
de maladies infectieuses. (http://www.health.gov.on.ca/en/ccom/flu/h1n1/pro/docs/oh9100_report_fr.pdf)
Conclusion
Pour conclure, la grippe est une maladie très
contagieuse, considérée comme banale et peut devenir un véritable fléau dans le
nombre de sujets qu’elle atteint.
Constituant une complication tant pour la population
que pour le corps médical et le gouvernement, elle est difficile à gérer de
manière juste.
En effet, la variabilité des souches constitue chaque
année un véritable défi pour les laboratoires concepteurs de vaccins sous la
pression des pandémies récurrentes.
Cependant, en parallèle, s’effectue un véritable
travail de prévention réduisant sensiblement le nombre de cas.
La vaccination reste cependant un sujet à polémique en
France. Les individus favorables et défavorables à la vaccination sont
nombreux, et font aussi bien partie des simples citoyens que du corps
professionnel. Les informations sont variées, parfois même contradictoires.
Ainsi, il est difficile de se faire une opinion valable sur le sujet, et le
plus sûr semble encore de demander à son médecin.
Bibliographie
http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-prevention-vaccinale/Grippe/Grippe-generalites/Point-sur-les-connaissances
http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/vaccination/guide-vaccination-2012/pdf/GuideVaccinations2012_Opinions_et_comportements_vis_vis_de_la_vaccinati
on.pdf