JEGOUSSE Chloé, LARTIGUE
Thomas, MIASSOD Ambre, NICOLAS Laurine, ZAVERSNIK Claire
1er Janvier 2014. L’ONU
estime la population mondiale actuelle à 7,2 milliards d’habitants et annonce
dans son nouveau rapport « Perspectives de la population mondiale : révision de
2012 » que l’on pourrait bien dénombrer 9,6 milliards d’êtres humains en 2050.
Ainsi, pour relever les défis alimentaires et nutritionnels de demain, nous
devons revoir ce que nous mangeons et nos méthodes de productions pour accéder
dès à présent vers l’agroalimentaire de demain tout en respectant les normes du
développement durable.
Hier,
aujourd’hui : et demain ?
Il y a moins
d’un demi-siècle, la production agricole signait son apogée, permise
principalement par la découverte et l’utilisation – abusives – d’engrais
chimiques, de pesticides mais également d’antibiotiques, suivie des découvertes
scientifiques telles que les OGM. La première conséquence fût positive ; une
production efficiente permettant de répondre à la demande croissante en denrées
alimentaires. Ce n’est que depuis quelques années que l’on prend conscience du
côté sombre de la pièce. Comme l’épuisement des nappes phréatiques, dû à cette
politique de production nécessitant trois fois plus d’eau. Ainsi que l'émission
excessive des gaz à effets de serre qui a augmenté de plus de 70% entre 1970 et
2004 et qui contribue au réchauffement climatique.
D’ici
quelques années, le niveau économique des pays en développement atteindra celui
des pays développés actuels. Si l’on appliquait donc à cette future population
le même rythme de consommation alimentaire qu’une population occidentale, les
besoins mondiaux en eau et en viande se verraient multipliés par deux, ce qui
nécessite pas moins d’un milliard d’hectare supplémentaire… L’objectif serait
donc d’augmenter la production agricole de 70% pour un accroissement
démographique de 35% !
De nombreux défis seront à relever avec
cette population de plus en plus nombreuse, comme la possibilité de nourrir
tout le monde dans un contexte de sécurité alimentaire.
Mais qu’est-ce donc que la sécurité
alimentaire ? Apparu dans les années 1970, ce concept a vu son intérêt
grandir au fil des années jusqu’à être le fondement, en 1996, du Sommet Mondial
sur la Sécurité Alimentaire, organisé par la FAO (Food and Agriculture
Organization of the United Nations). En a ainsi découlé une définition officielle
de ce que l’on appelle Sécurité Alimentaire : « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains
ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se
procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de
satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine
et active. » (FAO, 2006)
Cette notion s’établit ainsi sur quatre
piliers qui sont la qualité, l’accès, la disponibilité et la stabilité. En
effet, les aliments consommés doivent répondre à un besoin nutritionnel et
satisfaire des critères sanitaires, sociaux et culturels. L’accès à cette
alimentation adéquate nécessite d’avoir la possibilité de la produire ou de
disposer d’un pouvoir d’achat conséquent. De plus, ces aliments doivent être
disponibles dans des quantités suffisantes et approvisionnés périodiquement, le
tout dans un contexte de stabilité, où chacun doit être en mesure d’accéder à
tout moment à une alimentation convenable à sa subsistance.
Entomophagie
De nombreux moyens internationaux sont
mis en œuvre pour garantir à chaque être humain cette sécurité alimentaire.
Néanmoins en 2013, et avec la surproduction alimentaire que l’on constate dans
les pays développés, on dénombre jusqu’à 842 millions de personnes qui n’ont
pas accès à une nourriture régulière leur permettant de mener une vie active
convenable. Le constat est donc clair ; si nous conservons le mode de
production actuel, nous ne pourrons éviter les pénuries, les famines et
l’insécurité alimentaire. Il faut donc réagir, chercher des alternatives et les
appliquer dès à présent. C’est dans ce contexte que la FAO a, en 2013, publié
un rapport qui propose une nouvelle source d’aliments pérenne aussi étonnante
que méconnue : les insectes.
Le fait de consommer des insectes
régulièrement est une pratique alimentaire que l’on nomme
« entomophagie » et c’est inspiré de cette pratique que la FAO tente
d’inscrire sa propre solution aux défis posés par la sécurité alimentaire de
demain.
Contrairement à la croyance populaire,
les insectes ne sont pas seulement des aliments de famine, que l’on
consommerait en période de pénurie alimentaire ou lorsque l’achat et la récolte
d’aliments plus courants devient difficile. La consommation d’insectes a
effectivement toujours fait partie du régime alimentaire de l’homme ! En
2014, il y a environ deux milliards de personnes dans le monde qui consomment
fréquemment voire quotidiennement des insectes par choix.
En 2012, le néerlandais Yde Jongema du laboratoire d’entomologie de
l’Université de Wageningen a proposé une liste non exhaustive de plus de 1900
insectes comestibles.
Des pays comme le Mexique, l’Afrique et
la Chine voient respectivement 550, 250 et 180 espèces différentes d’insectes
être consommées régulièrement. Les espèces que l’on retrouve principalement
dans ces pays et dans le monde entier concernent les scarabées et
blattes ; ils représentent 31% des insectes consommés et regroupent
quelques 610 espèces comestibles ! Viennent ensuite les chenilles qui
représentent une part de 18% pour 350 espèces, suivie par les abeilles, guêpes et
fourmis (14%, 295 espèces), les sauterelles et criquets (13%, 250 espèces).
Seulement, l’étendue de cette culture
alimentaire ne suffit pas pour être acceptée et adoptée partout dans le monde.
En effet, certaines sociétés, comme en Europe, observent une certaine aversion
pour la consommation d’insectes où un sentiment général de malpropreté, de
saleté va être associé à cette coutume. La combinaison d’un insecte au sein
même d’un aliment peut suggérer un mauvais conditionnement ou un problème de
conception au cours de la denrée alimentaire ; cette barrière visuelle
peut s’abolir à deux niveaux assez facilement. D’une part en le cuisinant de
façon à ce que l’aspect premier qui rebute soit atténué. Plus subtil
encore : réduire l’insecte en une nouvelle matière première sous l’aspect
de farine. Cette dernière solution se présente comme la plus propice à une
insertion à grande échelle où l’on utiliserait cet aliment non pas pour ses
qualités gustatives et visuelles mais pour
ses propriétés nutritives.
Met de choix dans de nombreux pays,
l’exploitation des insectes dans les pays Occidentaux voient encore quelques
points sombres à éclaircir et pas des moindres. Détail primordial : la
législation autour de la production et la commercialisation d’insectes ne
voient encore aucun arrêté ou loi les encadrer… Seul le règlement européen
n°258/97 (réédité dans le Journal Officiel n°L354 du 31/12/2008 p.7) place les
insectes au rang de « nouveaux aliments » qui n’ont pas d’historique
de consommation significative dans l’Union Européenne avant le 15 mai 1997.
Bien
que déjà très présent dans le monde, la consommation d’insectes n’est pas
encore exploitée dans les pays développés au point de trouver une production à
grande échelle d’insectes comestibles dans l’industrie agro-alimentaire. Dans
un contexte où les dérives de production alimentaire du cheptel actuel sont
pointées du doigt, la production d’insectes fait sur le papier audacieusement face
devant les funestes défauts. Voici une liste de points de comparaison entre les
deux modes de productions permettant de constater les éventuelles divergences.
Il
faut savoir qu’avec dix kilogrammes de nourriture sèche, il est possible de
produire jusqu’à neuf kilogrammes de criquet contre seulement un, trois ou cinq
kilogrammes respectivement de viande bovine, porcine et de volailles.
Cette
différence si importante s’explique par la voie d’utilisation de cette
nourriture. Les bovins ou volailles que nous élevons sont des êtres vivants à
sang chaud et ont donc absolument besoin de nutriments pour maintenir cette
chaleur corporelle élevée en convertissant la nourriture en énergie.
Inversement, les insectes sont dits à sang froid et utilisent la nourriture
exclusivement pour le développement même de l’insecte et non à sa survie.
On
attribue à l’élevage actuel jusqu’à 37% de la production totale de méthane, de même
pour les nitrites NO2 (65%) et 9% des émissions totales de CO2. Concernant la
part des insectes dans la production de gaz à effet de serres, seuls les
cafards, les termites et scarabées produisent directement du méthane CH4 par
fermentation bactérienne. Mais à produire, un kilogramme de protéines de vers
de farine rejettera en moyenne 20kg de gaz à et de serres, contre en moyenne 125
kg pour une même quantité protéique de bœuf, soit six fois plus (Figure 1).
Figure
1. Quantité de gaz à effet de serre (CO2,
méthane, NO2) émises lors de la production de différentes sources de protéines
En
Octobre 2013, la FAO estime que 38% de la superficie mondiale des terres est
utilisée pour l’agriculture et la moitié de la récolte mondiale est consacrée
pour nourrir les animaux d’élevage : 80% du maïs et 50% du blé leur est
destiné ! Chiffrée (Figure 2), la production d’un kilogramme d’insectes
nécessite en moyenne de 30m² d’espace, contre 202m² pour le bœuf, 55m² pour le
porc et 47m² pour le poulet13. Si on considère que la promiscuité ne
pose pas de problème pour l’élevage des insectes, le ratio production
consommable / terre de culture est donc considérablement multiplié. C’est
d’ailleurs la méthode qu’utilise Cédric Auriol pour produire ses vers de farine
et grillons ; jusqu’à une tonne
d’insectes est produite par mois sur 35m² …
Figure 2.Surface nécessaire à la production d'un kilogramme de protéine à partir de vers de farine, de lait, de porc, de volaille et de bœuf
Au
sein de l’IUT de Créteil-Vitry, notre équipe a décidé de mettre en œuvre un
protocole nous permettant de proposer une comparaison de la teneur en protéines
contenues dans une même quantité d’aliments. Pour cela, notre expérience regroupe
les résultats au sujet de viande de steak haché, de jaune d’œuf, de blanc d’œuf
et de grillons. Par la méthode de Biuret, qui est un dosage colorimétrique,
nous avons pu doser la concentration en protéine par la mise en évidence des
liaisons peptidiques contre une solution étalon d’albumine dans chacun de nos
échantillons. Nos résultats ont ainsi montrés qu’un gramme de grillons
contiendrait deux fois plus de protéines qu’un gramme de steak.
Ces
résultats sont tout de même limités car la méthode utilisée ne nous a pas
permis d’extraire l’ensemble des protéines réellement présentes et assimilées
par l’homme au sein de nos aliments. Néanmoins, les proportions trouvées entre
chaque aliment rejoignent celles fournies par l’USDA au sein d’un rapport du Journal of Asia-Pacific Entomology .
Dans ce rapport pour 100g d’aliments, la quantité de protéines contenue chez
les grillons est 1,6 fois plus importante que celle trouvée dans la viande de
bœuf – contre un facteur deux au cours de notre expérience.
Ce
même rapport confronte également les teneurs en acides aminés – essentiels ou
non – en acide gras et en minéraux contenus dans différentes viandes et chez
les insectes. Par comparaison à ces aliments quotidiens, il se trouve que les
insectes ont une réelle aptitude à apporter une quantité nettement suffisante
en nutriments essentiels à notre subsistance. En effet, de nombreuses espèces
d’insectes présentent un apport nutritionnel comparable à la viande (bœuf,
porc, volaille) ou aux œufs.
Plus
précisément, le rapport 171 de la FAO sur les insectes comestibles mentionne
une étude réalisée sur 78 insectes retrouvés au Mexique et globalement, 100g de
matière sèche contiendrait entre 293 et 762 kcals. L’espèce Oecophylla smaragdina (fourmi retrouvée
en Australie) contiendrait quant à elle en moyenne 1272 kcals !
La
proportion de protéines trouvées chez les insectes est directement liée à la
nourriture de ceux-ci. Par exemple, des sauterelles essentiellement nourries
avec du son d’avoine – riche en acides gras essentiels – contiendront une
teneur en protéines quasiment doublée que des sauterelles nourries au maïs. A
l’instar du régime alimentaire, le stade de croissance de l’insecte a une
réelle influence sur l’apport en nutriments. En effet, pour une sauterelle (Zonocerus variegatus), ce dernier peut
varier de 14,4g/100g à 21,4g/100g du stade larvaire à adulte.
Concernant
les minéraux, les variations inter-espèces ne permettent pas une généralisation
aussi prononcée qu’au sujet des protéines ou des acides gras.
On peut tout de même noter que 100g de bœuf (matière sèche) contient 6mg, contre 31 à 77mg chez une chenille. Cette importante quantité de fer rend profitable l’inclusion d’insectes dans l’alimentation quotidienne afin de s’ancrer dans une optique de prévention d’anémies dans les pays en développement.
On peut tout de même noter que 100g de bœuf (matière sèche) contient 6mg, contre 31 à 77mg chez une chenille. Cette importante quantité de fer rend profitable l’inclusion d’insectes dans l’alimentation quotidienne afin de s’ancrer dans une optique de prévention d’anémies dans les pays en développement.
Les
insectes contiennent également de nombreuses vitamines. Peu d’insectes ont des
concentrations importantes en vitamine B12 mais l’espèce Acheta domesticus (grillon) contient 5,4µg pour 100g sachant que
l’apport journalier conseillé en vitamine B12 est de 2,5µg. A ce jour, la
vitamine B12 est uniquement retrouvée dans la nourriture d’origine
animale ; les insectes proposent ainsi une nouvelle source de B12 !
On
constate aisément que la valeur nutritionnelle des insectes est comparable aux
sources de protéines et de nutriments que l’on consomme et produits
quotidiennement. Cet atout s’ajoute à celui des multiples rôles des insectes
qui font partie intégrante de la biodiversité écologique. Mais il reste encore
de nombreuses étapes à franchir avant de retrouver ces animaux dans nos
assiettes ! En particulier, certifier que la consommation est sans danger.
L’incorporation
de protéines issues de la production d’insectes à la nourriture du bétail
permettrait de diminuer considérablement cette importation, qui alimente
directement la déforestation des terres productrices. En effet, en 2013,
l’Union Européenne importe d’Amérique du Sud plus de 70% des protéines
destinées à l’alimentation animale. Le soja brésilien est la principale source
de protéine importée (80% des importations totales) et permet ainsi de
constituer 50% des besoins céréaliers pour nourrir le bétail hexagonal…
Les
insectes constituent également un moyen de subsistance dans les pays en
développement. En effet, l’habitat des insectes est très diversifié :
chaque région, chaque pays voit en ses terres des espèces différentes et en
proportions variées. Le très faible coût qu’engendre l’élevage d’insectes peut
permettre ainsi aux populations rurales des pays en développement d’investir en
temps et en énergie cette nouvelle culture avec de nombreux avantages. En
effet, la vente et la consommation assureraient une source de revenus et une
subsistance notoire.
A ce
jour, toute distribution à grande échelle doit obtenir une Autorisation de Mise
sur le Marché (AMM), qui fait suite à la démonstration – nécessaire – de
l’innocuité de cette nouvelle denrée. Cependant, il est particulièrement
compliqué d’établir une liste exhaustive des espèces comestibles et sans danger
pour la consommation humaine. En effet, jusqu’à présent peu d’études
scientifiques ont été menées et de nombreux points restent à être éclaircis car
sur le papier, l’élevage des insectes est très encourageant et ne présente que
de belles promesses.
La
transmissions de maladies des insectes à l’homme existent réellement comme le
typhus via les poux et puces ou encore le chikungunya via les moustiques. Mais
la consommation d’insectes n’a, à ce jour, été liée à aucune infection ou
transmission de parasites ou de virus. Cependant, la composition chimique des
insectes a un réel pouvoir allergène potentiel. En effet, cette dernière est
très proche de celle des crustacés, des acariens et mollusques.
De
nombreuses réactions allergiques respiratoires et manifestations cutanées ont
pu être rapportées chez certains techniciens de laboratoires en charge de
l’entretien des insectes23. Ces symptômes peuvent être dus au fait
que certains insectes peuvent projeter des sécrétions acides, possèdent des
poils allergisants ou encore des dards venimeux.
Au-delà
de la mise en contact avec les insectes, la consommation peut présenter
également un risque allergène suite à sa métabolisation. Un élément très
présent chez les insectes est le composant majeur de l’exosquelette des
insectes mais aussi des acariens et crustacés : la chitine. Pas vraiment
assimilable par notre organisme, elle peut être considérée en tant que fibre
alimentaire. Sa présence provoque l’activation du système immunitaire
caractéristique d’une réaction allergique que l’on développerait en présence
d’acariens. De même avec la tropomyosine, qui a une réactivité croisée de par
sa structure tertiaire. En effet, la composition en acides aminés de cette
protéine est très proche avec la tropomyosine présente chez les crustacés et
mollusques et lui confère une similitude avec les sites épitopiques des IgE
(immunoglobuline E : classe d’anticorps responsable de l’activation de
mécanismes pour certaines allergies). Ainsi, les sujets sensibles à la
consommation de ces denrées de la mer peuvent très certainement décrire les
mêmes symptômes suite à l’ingestion d’insectes.
Mises
à part ces suppositions basées sur des données biochimiques reconnues, la
consommation d’insectes à grande échelle n’a à ce jour pas été sujet à un
nombre d’études suffisant pour nous permettre d’établir un discours authentique
et exhaustif à ce sujet.
Au-delà
de l’entomophagie, les insectes peuvent également contribuer à la sécurité
alimentaire plus ou moins indirectement. En effet, ils contribuent à notre
alimentation comme les abeilles et leur miel ou à l’industrie textile avec les
vers à soie. De nombreux insectes, pollinisateurs, sont des intermédiaires dans
la reproduction de 80% des plantes.
Les
insectes peuvent également être utilisés sur les terrains d’agriculture en tant
que bioconverteurs des déchets (excréments, lisier) et concourent ainsi à la
fertilité et à l’aération des sols. Certains insectes sont également reconnus
pour être efficace dans la lutte contre les insectes ravageurs ; ces
prédateurs pourraient servir d’alternative aux pesticides !
On
peut également utiliser les insectes en médecine, comme la propolis qui est un
anti infectieux produit par les abeilles. Ou encore dans l’entomologie
médico-légale : l’étude du type d’insectes charognards présents sur un
cadavre permet de d’estimer la période de la mort de ce dernier.
Qui
n’a jamais trouvé de vers dans sa cerise, sa pomme ou son abricot ?
Trouvés dans nos jardins mais également dans les champs de culture, ce sont ces
mêmes fruits qui se retrouvent transformés pour devenir les jus, confitures et
denrées alimentaires que nous consommons quotidiennement. Très présent aussi,
le colorant alimentaire E120 ; conçu à partir de cochenilles – insecte qui
une fois écrasé produit un pigment rouge carmin. Il est utilisé dans de
nombreux plats très fréquemment consommés, tels que le tarama ou les gommes à mâcher.
Un français consommerait donc en moyenne près de 500 grammes d’insectes à son
insu chaque année !
D’ailleurs il est désormais légal en
Belgique, depuis Décembre 2013, de consommer et de vendre les insectes. Seuls
dix insectes ont obtenus une AMM et ont été inscrits sur la liste officielle
autorisée par l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire
(AFSCA). Cette autorisation concerne seulement les denrées alimentaires à base
d’insectes mais ne s’applique pas aux ingrédients alimentaires isolés à partir
d’insectes tels que des isolats de protéines.
Ce qui plaît au palais de deux milliards
d’individus ne peut pas rebuter éternellement les européens !... Les
insectes seront très surement présents dans notre quotidien mais leur
consommation sera sans doute différente que dans les pays actuellement
entomovores ; farines protéinées, compléments, voire plats cuisinés
compléteront l’infini éventail de denrées actuellement consommées. Que les
amateurs de viandes et les palais avertis se rassurent ; la nourriture
exclusivement à base d’insectes n’est donc pas pour demain… !
Autre défi de taille :
l’acceptation de ces nouveaux animaux dans nos assiettes ! De nombreuses
barrières culturelles devront ainsi être abattues et quelques préjugés éradiqué
avant une entière adoption.
Conclusion
L’idée d’exploiter les insectes comme le
propose la FAO pourraient donc bien être l’une des nouvelles voies de recherche
pour satisfaire la sécurité alimentaire humaine de demain. Par rapport au
cheptel actuel, ces nouveaux animaux présentent un apport non négligeable en
nutriments, une facilité de production et un apparent faible impact écologique.
Voilà les principaux atouts de ces petites bêtes pour susciter un engouement
croissant des communautés internationales dans les années à venir !
Bibliographie
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