Mylène LEPREVOST, Abigaelle MAGDELEINE, Maud POTTIER, Babujhi SASPAANITHY,
Margaux TAGAT,Pauline TESSON
L’huile de palme est une huile végétale utilisée dans de nombreux domaines,
dont l’industrie. Ces multiples qualités lui ont permis de devenir une matière
presque indispensable dans l’industrie alimentaire. Il s’agit d’un élément naturel issu des fruits
du palmier et plus précisément de la pulpe de ces
fruits contrairement à l’huile de palmiste qui est réalisée à partir du noyau
des fruits. Chacun des
fruits de ce palmier contient environ 50% d’huile, ce qui permet donc un rendement
élevé. L’huile de palme a une coloration rouge-orangé due à la quantité élevée
de carotène. De plus, une des caractéristiques de cette huile est qu’elle
dispose d’une bonne résistance aux températures élevées et résiste à
l’oxydation. S’ajoute à cela, le fait qu’elle est sans OGM (Organisme
Génétiquement Modifié). Cependant cet élément naturel est constitué d’une
quantité importante d’acides gras saturés. Elle contient aussi de la vitamine E
et est ainsi la 2ème huile à contenir le plus de vitamine E après l’huile de
germe de blé. Il faut aussi
savoir que l’huile de palme est l’huile végétale la plus consommé dans le monde
aujourd’hui. Elle représente 25% de la consommation d’huile végétale totale.
Ainsi, les Européens, qui ne sont pas les plus gros
consommateurs, consomment 12% de l’huile mondialement produite. Les ONG dénoncent l’augmentation des plantations de palmiers qui sont une menace
pour les forêts, du fait de la
déforestation que cela engendre. Comme par exemple les forêts de Malaisie, et
d’Indonésie. L’huile de palme
est majoritairement utilisée dans le domaine de l’alimentation (à 80%) mais
aussi dans l’oléo-chimie à environ 20% (c’est-à-dire la cosmétique, savon, et
autres produits) mais aussi comme carburant (1%).
On
retrouve des traces de l’huile de palme à toute époque. En effet cette huile
était déjà utilisée en Egypte 5000 ans avant notre ère. Elle avait le même
usage alimentaire qu’aujourd’hui, mais aussi un usage médicinal. Elle
n’a été commercialisée que plus tard, vers la fin du XVIIIème
siècle, lorsque les Européens se sont aperçus de tous les potentiels de cette
huile. En effet c’est le fort rendement qu’offre cette huile (qui est supérieur
à la majorité des huiles et en particulier 8 fois supérieur à celui du soja)
qui la rend intéressante pour le commerce. Ainsi à partir de 100kg de fruits,
on peut produire 22kg d’huile. En 1854 l’huile de
palme émerge dans de nombreux produits pharmaceutiques ou cosmétiques. Cette
dominance de l’huile de palme était principalement due à la découverte d’un
procédé de production de glycérine (ou glycérol), qui est une molécule très
utilisée dans divers domaines, comme la pharmaceutique ou encore la
cosmétologie. On obtient ce composé grâce à une distillation de l’huile de
palme. C’est à partir de 1870 que l’huile de palme devient la principale source
d’exportation de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. En 1885, la création d’un
savon à base d’huile de palme marque le début de l’utilisation industrielle de cette
dernière [2]. Enfin depuis le début du XXème
siècle jusqu’à nos jours, on constate que l’huile de palme domine aussi
dans l’industrie alimentaire due à ses nombreuses propriétés avantageuses pour
conserver la nourriture mais aussi pour son faible coût de production. Et à ce
jour, les deux pays qui produisent le plus d’huile de palme sont
l’Indonésie et la Malaisie [3].
La majeure partie de la
population ne sait pas qu’elle consomme de l’huile de palme et les nombreuses
appellations de celle-ci en sont la cause, puisque l’huile de palme peut avoir plus de 200 appellations [4]. En
effet, nous pouvons retrouver sur les emballages alimentaires, les termes
suivants :
- huile végétale (Même si on ne peut pas être sûr que c’est de l’huile de palme il y a de forte chance pour que cela en soit, mais ce n’est pas prouvé)
- graisse végétale
- acide palmique
- graisse palmique
- oléine de palme …
En vue du nombre
infini d’appellations, une méthode existe afin de déterminer si un produit
contient de l’huile de palme. En effet la
majorité des produits contenant de l’huile de palme ont 4 mots clés qui
reviennent dans sa composition : Acide laurique ; Acide myristique ; Acide palmitique ; Acide stéarique. Mais on ne trouve pas d’huile de palme que
dans les aliments. On en trouve, en effet, dans beaucoup de produits type cosmétiques,
d’entretien ou encore dans des additifs alimentaires. Ceci implique donc que la
plupart des produits que nous utilisons et consommons contiennent de l’huile de
palme. Nous en retrouvons donc dans le Nutella, mais aussi dans les Kinder, les Ferrero rocher, les
Kitkat, les savons Dove, Palmolive, Ushuaïa… [4] Ainsi on ne peut pas
vraiment savoir si on consomme de l’huile de palme et si c’est le cas d’où elle
provient. Cependant depuis quelques années de grandes enseignes montrent
une plus grande transparence en indiquant la mention « huile de palme
durable » sur leurs produits, dans le cadre de la table ronde sur l’huile
de palme durable (RSPO) [3].
L’huile de palme est extraite par pression à température élevée de la pulpe
du fruit du palmier. Il existe deux méthodes de fabrication
qui diffèrent par le matériel et les outils utilisés. On distingue comme ceci
la méthode artisanale de la méthode mécanisée ou industrielle. Le processus artisanal est composé
de six étapes qui sont les suivantes :
- L’égrappage des régimes est réalisé à la main à l’aide d’une machette
- La cuisson des fruits
- Le malaxage-dépulpage est réalisé encore une fois par l’Homme. Ils marchent sur la bouillierésultant de la cuisson des fruits.
- La séparation des produits : on ajoute de l’eau au résultat du malaxage puis à l’aide d’unpanier, les fibres et les noix sont récupérés. Il y a une étape de crémage après un certain temps de repos pour remonter l’huile à la surface.
- La récupération de l’huile s’effectue à l’aide d’un récipient pour récupérer l’huile.
- Le séchage de l’huile est nécessaire car il reste de l’eau avec l’huile. On laisse donc
Le
principe de la méthode mécanisée est le même, on retrouve les mêmes étapes. La
seule différence se retrouve au niveau des outils utilisés. Enfin,
l’utilisation de machines permet de rendre le travail moins pénible et de
limiter la consommation d’eau nécessaire à l’extraction et donc le rejet de ces
eaux usées dans les cours d’eau [5] [6]. Sous ce dénombrement
d’appellations, se cache un véritable problème de santé quand elle est
consommée en trop grande quantité.
L’huile de palme est un athérogènes, ce qui signifie
qu’elle favorise le dépôt de graisse à l’intérieur des vaisseaux sanguins [7]. Ce
qui a donc pour conséquence d’augmenter les risques cardio-vasculaires si on en
consomme excessivement, d’après un compte rendu de L’ANSES datant de
2010 : la consommation des français est telle que l’apport énergétique
concernant cette huile est de 16% alors que l’apport conseillé doit être
inférieur à 12% normalement. En effet, l’huile de palme est très riche en
acides gras saturés (surtout de l’acide palmitique 39,3 à 47,5 %, mais aussi de
l’acide laurique, stéarique ou encore myristique), il y a, au total, 50,1% en
moyenne d’acides gras saturés dans cette huile. Mais ce taux important
provient, en réalité, de toutes une série de transformations, que font subir les
industries du domaine agro-alimentaires, à l’huile de palme brute pour qu’elle
puisse ensuite être utilisée.
L’industrie agroalimentaire s’occupe de réaliser
l’hydrogénation partielle des acides gras saturés de l’oléine de palme, qui
contient les acides gras Trans, et c’est
par ce processus que l’on obtient des produits contenant cette huile de palme
transformée, c’est ainsi ce qui les rendraient nocifs pour la santé. Il est vrai
qu’au niveau nutritionnel, l’huile de palme brute reste plutôt de bonne
qualité. Par exemple, l’huile de palme brute contient dix fois plus de vitamine
A que dans la carotte, de la vitamine C, mais aussi des tocophérols qui sont
d’excellents antioxydants.
Selon un communiqué de l’ANSES [8], les acides gras
saturés composant l’huile de palme ne devrait pas dépasser une part de 8% de l’apport énergétique total, sachant qu’il
est raisonnable d’avoir entre 35 et 40% de lipides dans cet apport total.
Cependant des résultats, présents dans le compte rendu de l’ANSES, montrent que
la population française est déjà un important consommateur d’acides gras
saturés, et n’a donc pas tendance à respecter ces recommandations, ainsi les
français consomment 4% d’acides gras saturés de trop. Cette surconsommation
d’acides gras saturés, n’est bien sûr pas volontaire ! Elle est due à une
consommation excessive de plats cuisinés. En effet, on retrouve l’huile de
palme dans de très nombreuses préparations : biscuits secs, pâtisseries,
etc. du fait de ces propriétés intéressantes que nous avons déjà abordées
précédemment.
Une enquête réalisée en 2010, par l’entreprise
alimentaire Findus et le nutritionniste Jean-Michel Cohen, révèle qu’une
consommation de 57g d’huile de palme en un mois équivaut à 10% d’apports en
acides gras saturés, ce qui est excessif. Sachant que ce pourcentage augmente
aisément si on se nourrit souvent de plats cuisinés. Cette présence presque systématique de l’huile de
palme dans ces produits est, en fait, la conséquence d’une mesure prise par
l’Office fédéral de la santé publique. En effet, en 2007, cet organisme a pris
la décision de limiter à 2% maximum les acides gras trans dans les produits [8].
Or cette mesure qui venait d’une bonne intention, a eu pour impact
l’augmentation de l’utilisation d’huile de palme dans les recettes de ces
produits. Ainsi, ces acides gras trans mauvais pour la santé ont peu à peu
disparu pour laisser place à l’huile de palme, qui est finalement tout aussi
dangereuse pour notre organisme, à forte dose.
Ainsi, il est donc préférable de cuisiner nos propres
repas, ou encore de prêter attention aux étiquettes sur nos produits. Mais ceci
n’est pas accessible à tous, car c’est aussi accepter de dépenser plus, puisque
l’huile de palme ayant un faible coût, tous produits lui trouvant une
alternative est souvent plus chère au final. S’ajoute à cela le fait que la
plupart du temps on a dû mal à la retrouver sous son vrai nom, car elle est
souvent connotée en tant qu’ « huile végétale », ce qui la
caractérise comme étant positive. De ce fait, le problème de transparence ne permet pas de pouvoir l’identifier
facilement ; pour le moment la réglementation ne l’oblige pas mais d’ici
peu, en 2014, il y aura une évolution. Cette nouvelle règlementation visera à
rendre obligatoire l’énumération des origines spécifiques ainsi que la
composition, en cas de mélange avec des graisses végétales.
L’huile de palme n’a pas
seulement un impact sur notre corps, mais aussi sur l’environnement. En effet,
les plantations de palmiers à huile se répandent dans les pays tropicaux, engendrant
des conflits territoriaux, sociaux et environnementaux. La plantation de
palmiers à huile peut être assimilée à une catastrophe écologique. La
déforestation massive des forêts primaires en est la première cause. En
effet, 13 millions d’hectares [9] de forêts ont été dévastés au cours des 10
dernières années sur notre planète, ayant pour cause le commerce du bois et
l’exploitation des palmiers à huile.
La Malaisie et l’Indonésie
sont d’ailleurs les deux plus grands pays producteurs d’huile de palme. Ces
deux pays, appartenant aux cinq « tigres » [10] c’est-à-dire les pays émergents asiatiques, monopolisent à eux
seuls environ 85 % [11] [12] de la production mondiale d’huile de palme. Nous
pouvons prendre l’exemple de la Malaisie, qui, à cause de cette production de
masse, a perdu plus d’un millions d’hectares de forêt en seulement deux ans
soit 8,4% de son territoire forestier. Cette déforestation massive s’ensuit
immanquablement de l’utilisation de pesticides, d’engrais et de désherbants.
Nous pouvons prendre l’exemple du paraquat, un pesticide très dangereux, qui
continue à être utilisé dans les pays tels que l’Indonésie ou la Malaisie.
L’Union Européenne en a interdit l’utilisation mais les producteurs continuent
à l’utiliser sans parcimonie. En effet, ce pesticide reste peu coûteux et
facile d’utilisation pour les producteurs d’huile de palme, mais peut engendrer
des fibroses pulmonaires ou des insuffisances rénales. Les résultantes de ces
deux facteurs sont multiples. En effet, la pulvérisation des sols par les produits phytosanitaires entraîne une
pollution des rivières et des nappes phréatiques (qui sont aussi épuisées), du
fait de l’écoulement des eaux en temps de pluie. La déforestation massive des
forêts primaires et la multiplication des usines, à proximité des cultures,
favorisent inéluctablement le réchauffement climatique et la hausse des rejets
de gaz à effet de serre (responsable à 70% [13]). Aussi, de nombreuses espèces
animales et végétales ont vu changer leur milieu naturel. L’exemple de la
population d’Orang-Outan dans le monde reflète ce phénomène. En effet, ces
hominidés étaient au nombre de 315 000 au début du XXème siècle mais
aujourd’hui, nous n’en comptons plus que 50 000 à l’état sauvage [14].
Cependant la population animale n’est pas la seule à être touchée, car des
problèmes sociaux interviennent également à cause des monocultures intensives.
L’empiètement sur les forêts force les populations natives à se déplacer.
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Face à tous ces effets
négatifs, quelques avantages viennent s’interposer pour la culture de l’huile
de palme. Le premier est le créateur d’emploi. Plus il y a de plantations, plus
il y a de travail et la méthode de récolte ne s’est pas encore mécanisée
partout. Ainsi, il y a eu la création de quelques millions d’emplois ces
dernières années dans ce secteur dans le monde. Au Sabah, deuxième État
Malaisien, 300 000 ouvriers travaillent sur les plantations de palmiers [15].
L’exploitation de ces palmiers à huile créé donc de l’emploi et favorise
l’expansion économique du pays grâce à l’exportation. Parmi tous les gérants
d’exploitations de palmiers à huile, 60% sont des petits planteurs. Les
plantations leur permettent de vivre. En Côte d’Ivoire, 36 500 planteurs
sont des villageois qui font de la culture du palmier à huile leur revenu. Ils
fournissent au pays plus de 2/3 de la production nationale [16]. En la
comparant aux autres productions d’huile, l’exploitation du palmier à huile
offre un très grand rendement aux producteurs. Elle permet de produire 4 tonnes
d’huile de palme par hectare, alors que le soja n’en produit que 0,5 tonne et
le colza 0,6 tonne pour la même superficie. Le palmier à huile est donc
intéressant car il utilise 8 fois moins de superficie que les autres plantes
pour une même production.
Certaines alternatives sont
possibles pour amener la culture du palmier à huile à une notion de durabilité.
La RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil) a été formée en 2004 et est
composée de producteurs d’huile de palme, d’industriels, de commerçants, de
détaillants, de banques, d’investisseurs et d’organisations non
gouvernementales, qu’elles soient environnementales ou sociales. Grâce à des
normes et des engagements, elle encourage tous ces intervenants à adopter une
démarche durable. Mais les démarches ne sont pas appliquées par tout le monde [17]
et sont parfois trop souples. En effet, certains grands planteurs appartenant à
la RSPO [18], passent outre les conventions et apportent illégalement des
plants de palmier qui ont poussés sur des terrains non conformes, sur leurs
terres. Mais
de simples mesures à l’échelle de la plantation sont possibles. La
fertilisation raisonnée en est une première. L’utilisation d’engrais
biologiques, provenant de l’agriculture et des élevages voisins, permettrait de
ne pas polluer les rivières et les nappes phréatiques. De plus, la hausse du
rendement des palmiers à huile serait bénéfique pour diminuer la surface
cultivable et ainsi arrêter l’expansion des zones cultivables dans des pays
comme l’Indonésie ou la Malaisie. Dans un dernier cas, la valorisation de tous
les déchets en tant que bio-digestion ou de compostage, serait bénéfique pour
freiner l’empreinte carbone.
Nous pouvons donc dire que
l’huile de palme est une huile végétale utilisée dans de nombreux domaines comme
dans l’industrie alimentaire. Elle peut cependant être dangereuse pour notre santé, quand elle est utilisée en
excès. Par ailleurs, sa production élevée dans de nombreux pays entraine de
lourdes conséquences sur l’environnement. Mais nous pouvons observer que de
nombreuses améliorations et préventions sur la production et la consommation
d’huile de palme ont été mise en place.
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